Qui a peur de Donald Trump ?
Donald Trump, c’est le premier président punk de l’histoire des ÉtatsUnis.
C’est un gros majeur brandi bien haut.
Une séance de mooning, avec les deux grosses fesses poilues dans le pare-brise d’en avant.
C’est Clint Eastwood dans Dirty Harry,«Go Ahead, Make My Day», mais c’est aussi les deux motards d’Easy Rider qui n’en faisaient qu’à leur tête et se foutaient de tout le monde.
LE MIKE WARD DE LA POLITIQUE
Cette semaine, Marylin Manson a fait une vidéo contre Donald Trump.
Un autre artiste qui n’a rien compris.
Marylin Manson ne comprend pas que Donald Trump, c’est Marylin Manson!
C’est le chanteur que tes parents ne voulaient pas que t’écoutes.
C’est la fille que ta mère ne voulait pas que tu ramènes à la maison, avec des bas résille déchirés et des marques de piqûres à l’avant-bras.
C’est le cousin pas de classe qui se fouille dans le nez pendant le repas.
C’est la chanteuse qui se pointe au gala habillée en guenillou.
C’est Mike Ward qui est nommé Humoriste canadien de l’année parce qu’il a ri d’un handicapé.
C’est la poussière que t’as balayée sous le tapis pendant 10 ans.
C’est les squelettes dans ton placard, c’est le retour du refoulé, c’est tout ce qu’on ne peut pas dire à Tout le monde en parle, c’est la personne moche que tu baisais dans le noir, mais que tu n’invitais jamais au restaurant.
LE CROCODILE ALBINOS
Trump, c’est ce que tu te dis, le soir, quand t’es tout seul et que personne ne t’entend.
C’est un cap d’acide, c’est un comprimé d’Ex Lax, c’est le triomphe des gens habillés en mou et des poupounes siliconées, des sugar daddies, des imitateurs d’Elvis, des vidéos de chat sur YouTube…
Donald Trump, c’est les États-Unis des femmes à barbe.
La nuit des morts-vivants, la grosse femme du parc Belmont.
C’est le film de peur que tu regardes, les mains devant les yeux, en disant «Encore».
C’est l’inconscient de la classe ouvrière, la danse du bacon des laissés pour compte, Trump est à la politique ce que les trolls sont aux médias sociaux, c’est le crocodile albinos qui nage dans les égouts à ciel ouvert que sont Facebook et Twitter.
C’est tout ce que les bien-pensants nous disent de ne pas dire et de ne pas penser, c’est la rivière qui sort de son lit, la toilette qui déborde, les créatures étranges qui sortent des buissons quand le soleil se couche.
COUP DE VENT
C’est tout ce que l’élite ne voulait ni voir ni entendre, un cellulaire qui sonne au beau milieu d’un concert de l’Orchestre symphonique, le beaufrère bizarre qui se pointe à la réception même s’il n’a pas été invité, le caillou dans le soulier, une toune de Normand L’Amour.
C’est celui qu’on n’avait pas prévu, qu’on n’avait pas vu venir, qu’on n’avait même pas imaginé. L’étranger, l’outsider, le mercenaire. Le fauteur de trouble, le fouteur de merde, le brasseur de cage, le vent qui entre par la fenêtre mal calfeutrée, et qui fout tout en l’air.
Le père que tu croyais mort et enterré, et qui débarque, un beau matin, en criant «Coucou, me v’là!»