364 $ pour une boîte sur le trottoir
Elle a écopé de cette contravention salée même si le carton a été retrouvé à 7 km de chez elle
Une dame de LaSalle est indignée d’avoir reçu une contravention de près de 400 $ parce qu’on l’accuse d’avoir déposé au chemin, à des kilomètres de chez elle, une boîte d’un micro-ondes trop tôt avant la cueillette des ordures.
Gordana Huselja pensait bien faire en achetant des électroménagers à son fils et sa bellefille, qui emménageaient ensemble à l’été 2015.
Mais peu après, elle a reçu un constat d’infraction pour avoir laissé sur un trottoir la boîte d’un four micro-ondes, plus de 24heures avant la cueillette.
Et la semaine dernière, elle a reçu un jugement la condamnant à payer une contravention de 364$. Le hic? La matière résiduelle retrouvée par l’inspecteur de la Ville le 16août 2015 à 6h25, se trouvait à 1,2km du logement de son fils et à 7km de chez elle. Sur le carton figurait une étiquette de livraison avec son nom, son adresse et son numéro de téléphone personnel.
« PAS LOGIQUE »
«Nous n’avons pas jeté cette boîte là-bas, ce n’est pas logique. J’habite à LaSalle depuis 15 ans. Je n’ai pas besoin d’aller à Verdun pour jeter mes ordures», s’est indignée Mme Huselja.
Son fils croit se souvenir d’avoir jeté la boîte dans le recyclage lors du déménagement. Selon lui, quelqu’un pourrait l’avoir ramassée. Chose certaine, il assure ne pas avoir conduit 1,2km pour s’en débarrasser sur un trottoir.
Mme Huselja s’est présentée en Cour municipale le mois dernier afin de contester cette contravention salée. La procureure de la Ville lui a exhibé des photos de la boîte retrouvée sur l’avenue Verdun, ainsi que l’étiquette sur laquelle figuraient ses coordonnées.
«Vous avez vu la preuve? Ça [la boîte] ne peut pas s’être rendu là par l’esprit du Saint-Esprit! Il y a un sac de vidanges, on l’ouvre, ce sont vos choses avec votre adresse qui sont là», lui a lancé le juge Gilles Chaloux le 20 octobre dernier, selon un enregistrement de l’audience.
La dame, qui se représentait seule, a répété au magistrat qu’elle n’était pas responsable, ajoutant que le jour de l’infraction, elle travaillait à sa pâtisserie près de chez elle. Propriétaire du commerce, elle n’a aucun employé. Son mari et elle travaillent plus de 12 heures par jour.
PREUVE « SOLIDE »
«Ce qui me fatigue, c’est que c’est bien votre nom, vous reconnaissez avoir vu ce colis-là. Comment ça se fait que ce colis se soit ramassé à Verdun?» a-t-il ajouté. «Je me pose la même question», avait insisté Mme Huselja.
Le juge Chaloux l’a malgré tout reconnue coupable, expliquant que la preuve de la poursuite était «solide». «Elle n’offre aucune explication pourquoi la preuve [la boîte] s’est retrouvée à Verdun. Ça ne fait aucun doute, elle est retrouvée coupable», a dit le juge.
«On dirait que pour eux, j’étais déjà coupable, ne sachant pas pourquoi la boîte s’est retrouvée là, a-t-elle dit. La morale de l’histoire, c’est qu’il faut enlever les étiquettes avec nos coordonnées avant de jeter les boîtes de colis.»