Le Journal de Montreal

Des chauffeurs Uber abandonnen­t le taxi

Ce n’est plus assez rentable pour eux avec les changement­s imposés par le projet pilote

- Camille Gaïor

Des chauffeurs Uber ont décidé de cesser de travailler pour l’entreprise, pas assez rentable selon eux, depuis l’entrée en vigueur du projet pilote il y a trois semaines.

«J’ai arrêté d’en faire depuis que c’est léga. Je ne suis pas contre payer des taxes, mais c’est devenu trop compliqué d’être chauffeur et plus assez rentable», lance Simon Rivest, qui conduisait à temps partiel. D’autres chauffeurs abondent dans le même sens.

«On est ravi que ce soit légal, mais avec ce tarif, ça ne nous laisse plus de marge de manoeuvre», surenchéri­t un chauffeur de Montréal.

«Avec les assurances et la dépréciati­on de la voiture, ce n’est plus rentable», ajoute un autre chauffeur de Québec.

S’ils ont décidé d’arrêter d’être des «partenaire­s» d’Uber, c’est parce qu’ils estiment avoir perdu au moins 15 à 20 % de leurs revenus depuis l’entrée en vigueur du projet pilote, le 21 octobre dernier.

45 % DE BAISSE

Selon le relevé de paie fourni par l’un d’entre eux, pour 75courses, totalisant 35 heures, avant le projet pilote, il recevait 975 $, la semaine dernière, il en a reçu 570 $, une baisse de près de 45 %.

«Plus la ride est longue, plus la différence est marquée, soutient Daniel Blais, chauffeur Uber depuis deux ans. Avant, aller à l’aéroport pouvait rapporter 20 à 30 $. Maintenant, j’ai de la misère à faire 20 $». L’homme est connu pour ses revendicat­ions et qui a récemment été arrêté à la suite d’une altercatio­n avec des agents du Bureau du Taxi.

Les frais additionne­ls négociés avec le gouverneme­nt seraient assumés en grande partie par les chauffeurs, dénoncent-ils.

Un argument démenti par Uber, qui affirme que «suite à l’entrée en vigueur du projet pilote […] la structure tarifaire a été révisée en priorisant le maintien des revenus consistant­s pour nos partenaire­s-chauffeurs.»

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