Le cadeau providentiel
Avec l’élection surprise de Donald Trump à la présidence des États-Unis, les partis populistes européens de droite et d’extrême droite viennent de se gagner un porte-étendard de rêve.
Marine Le Pen du Front National clame déjà l’enterrement de l’«ordre ancien» pour mieux construire le «monde de demain». Le ton est orwellien. L’appel à la mobilisation et au recrutement est clair.
La plupart des partis européens d’extrême droite, eux-mêmes en montée constante, ont aussi salué la victoire de Trump. Pour eux, ce nouveau compagnon de route prestigieux et puissant est un cadeau tombé du ciel.
INÉVITABLE MONTÉE
La poussée actuelle de la droite populiste n’a pourtant rien de fortuit. L’Histoire nous enseigne qu’elle rayonne dans les pays où les écarts de richesse s’élargissent trop. Ou lorsqu’une crise économique perdure par l’inaction des «élites» du jour.
Il en va donc ainsi aux États-Unis et en Europe. Face aux effets plus négatifs de la mondialisation et des séquelles persistantes de la crise financière de 2008, plusieurs grands partis se disant de «centre» ou de «gauche» ont plus ou moins baissé les bras.
Y compris au Parti démocrate sous Barack Obama ou chez les socialistes français sous François Hollande.
Résultat: les «laissés-pour-compte» se multiplient. Les gouvernants se montrent sourds à leur détresse. Comment s’étonner alors d’en voir autant se tourner vers le chant des sirènes de la droite populiste?
MER ET MONDE
D’autant plus que cette dernière promet mer et monde en échange d’un isolationnisme réconfortant et d’une chasse aux étrangers présumés voleurs de jobs et d’identités nationales.
Qu’une telle «vision» s’installe bientôt à la Maison-Blanche devrait nous allumer un tableau de bord entier de voyants jaunes. Même au Québec, l’avertissement lancé est sérieux.
En réaction à un gouvernement indélogeable et entiché d’une austérité budgétaire propice aux inégalités, une éventuelle droite populiste risque-t-elle de trouver un jour son propre terreau fertile au Québec?
La réponse, d’ici quelques années…