Mauvaise nouvelle pour la cimenterie de Port-Daniel
Donald Trump veut privilégier les entreprises américaines
L’élection de Donald Trump est un très mauvais présage pour le projet déjà controversé de cimenterie McInnis de PortDaniel, qui bénéficie d’un appui de 615 M$ du Québec.
Ce qui est qualifié de la victoire du protectionnisme américain peut avoir des conséquences majeures pour la cimenterie qui souhaite devenir un joueur important dans le marché nord-est américain en exportant une grande partie de sa production aux États-Unis. Restreindre ces exportations pourrait réduire en cendres les possibilités de rentabilité.
Ce qui alimente ce risque, ce sont les propos de Donald Trump à propos de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Cet été, il a évoqué que s’il était élu, les États-Unis pourraient se retirer de cette organisation qu’il a qualifiée de «désastre».
« TRÈS GROS »
Si le pays se retire de l’OMC, «c’est un game changer», explique l’avocat spécialisé en commerce international, Me Vincent Routhier, admis au barreau américain de la Cour suprême et du Tribunal du commerce international.
«Ce serait gros, mais très gros», dit-il. «Compte tenu de la volatilité de la pensée de Donald Trump et du pouvoir absolu dont il jouit, un retrait de l’OMC est une hypothèse qui est, je ne dirais pas probable, mais tout à fait envisageable».
Un tel scénario serait-il préoccupant pour un projet comme Port-Daniel? «Oui, absolument», tranche l’avocat.
Dès 2014, des élus de trois États américains avaient demandé à leur gouvernement d’intervenir pour freiner le projet de Port-Daniel qui menaçait le marché américain, à leur sens. Il y a eu peu d’écho à ces doléances et Ciment McInnis a déboursé 22 M$ pour la construction, en cours, de son premier terminal de distribution américain au Rhode Island.
Or, l’élection de Trump est un appui idéologique puissant aux opposants à l’importation massive du ciment canadien.