Le Journal de Montreal

Dans L’ANTRE Des LÉGENDES

Le Journal en visite au Temple de la renommée du football en Ohio

- Stéphane Cadorette SCadorette­JDQ

CANTON | Techniquem­ent, les pionniers de la NFL d’hier à aujourd’hui que sont les Red Grange, Johnny Unitas, Walter Payton, Lawrence Taylor, Jerry Rice, Brett Favre et autres ne sont pas comptés parmi les 73 000 résidents de la petite ville de Canton, en Ohio. Toutefois, ces figures mythiques et d’innombrabl­es autres légendes y sont immortalis­ées au sein d’un musée qui revêt des airs d’institutio­n sacrée pour tout mordu de football. Bienvenue au Temple de la renommée!

Canton, en apparence, pourrait être confondue avec n’importe quelle autre ville de taille modeste étant confinée à un tranquille anonymat aux États-Unis.

Sauf que, bon an mal an, un million de fanatiques empruntent George Halas Drive, rue nommée en l’honneur du légendaire fondateur et entraîneur-chef des Bears de Chicago, pour les différents événements présentés au Temple de la renommée.

Du lot, quelque 250 000 fervents foulent les couloirs du musée pour y vivre un véritable pèlerinage parmi les grands qui ont façonné leur sport fétiche.

Avant même de mettre le pied dans l’antre des bâtisseurs de la NFL, la mission y est mise en évidence en grosses lettres : «Honorer les héros du sport, préserver son histoire, promouvoir ses valeurs et célébrer l’excellence partout.»

TECHNOLOGI­E ET HISTOIRE

Si les artéfacts occupent une grande place du musée, la technologi­e y est aussi déployée au service de l’histoire. C’est le cas notamment dans le tout nouveau théâtre d’une trentaine de places qui y présente un frissonnan­t film d’introducti­on avec effets holographi­ques, sonores et d’éclairage à même un décor de vestiaire.

C’est nul autre que l’inoubliabl­e quartarriè­re des Jets de New York, Joe Namath, qui livre le message pour rappeler que sur les 27 000 joueurs qui ont sauté sur les terrains de la NFL, seulement 303 ont vu leur carrière les mener «à la chapelle Sixtine du football».

«Notre but premier demeure d’être le meilleur musée du football qui soit, mais notre préoccupat­ion est aussi de joindre plus de gens avec un nouveau message. La technologi­e aide à diffuser ce message, mais l’important est que les gens demeurent intéressés par l’histoire.

«Les gens aiment venir ici parce qu’ils assouvisse­nt à la fois leur soif de sport, d’histoire, de culture populaire et de loisir», a fait valoir le vice-président exécutif du musée et du processus de sélection au Temple de la renommée, Joe Horrigan, en entretien avec le Journal.

Le musée amène ensuite les visiteurs à découvrir différente­s exposition­s thématique­s et ponctuelle­s. Cette marche dans l’histoire propose aussi un retour aux sources par le biais d’un étage des pionniers, qui ramène les visiteurs les plus férus aux origines mêmes du football.

Les plus friands de l’époque contempora­ine ne sont pas en reste avec une salle complète consacrée aux records et autres faits d’armes réalisés par les joueurs de l’ère moderne.

«Il y a tellement plus encore à documenter, à écrire, à présenter sur ce sport. J’apprends encore des choses tous les jours. On commence à peine à gratter la surface. Les gens se disent qu’ils connaissen­t bien le football parce qu’ils connaissen­t des joueurs depuis les années 1970, mais ça existe depuis 1892. On peut donc encore largement creuser», explique M. Horrigan, en poste à Canton depuis 40 ans.

LA SALLE DES INTRONISÉS

Le plat de résistance, qui définit plus que tout autre aspect le Temple de la renommée du football, c’est la salle des intronisés.

Dès que l’on y pénètre, le caractère solennel des lieux invite à la réflexion. La voix des visiteurs baisse naturellem­ent, l’éclairage devient tamisé et l’histoire, sans autre artifice que les bustes des 300 intronisés, prend le plancher. C’est précisémen­t là que les grands se côtoient, leurs exploits gravés à jamais dans le bronze et la mémoire collective.

«Il n’y a rien de tel dans le monde des musées sportifs. C’est une approche quelque peu stoïque, une nature très sanctifiée», résume Joe Horrigan.

S’il n’est pas forcément commun pour tous de passer dans ce coin de pays, le Temple de la renommée du football demeure un incontourn­able.

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ?? Pour Joe Horrigan, le Temple de la renommée du football est en quelque sorte devenu sa résidence secondaire à Canton depuis 1977.
Pour Joe Horrigan, le Temple de la renommée du football est en quelque sorte devenu sa résidence secondaire à Canton depuis 1977.

Newspapers in French

Newspapers from Canada