Le Journal de Montreal

À Sergachev de se lever

L’espoir du Canadien défend les couleurs de la formation junior russe

- François-David Rouleau FDRouleauJ­DM fdavid.rouleau @quebecorme­dia.com

EDMONTON | Maintenant que les Russes s’apprêtent à livrer bataille aux étoiles de la Ligue de l’Ontario, Valeri Bragin s’attend à ce que Mikhaïl Sergachev joue à la hauteur de son talent.

L’entraîneur-chef de la formation junior russe dirigera le talentueux espoir du Canadien, ce soir à North Bay. Si celui-ci répond présent et fait bonne impression, il méritera sa place à la ligne bleue de la machine rouge au Championna­t du monde junior de Montréal et Toronto.

Dans une rare apparition médiatique en sol canadien puisqu’il n’est pas forcé de se présenter, Bragin a lancé quelques lignes de pêche à l’eau devant les scribes. «Comment s’est-il débrouillé à Montréal. Pourquoi l’ont-ils retourné dans le junior», a-t-il questionné avec un grand sourire.

Fin renard, il sait très bien ce que Sergachev peut lui offrir. Ses dépisteurs l’ont certaineme­nt informé et il l’a auparavant vu à l’oeuvre dans le programme junior des moins de 18 ans en Russie alors qu’il y agit à titre de consultant. En se démarquant, l’espoir du Canadien pourrait voir son temps d’utilisatio­n doubler.

Les nombreuses grimaces et sourires en coin de Bragin signifiaie­nt quelque chose. En baragouina­nt quelques mots d’anglais avec son interprète, il souhaite le voir dominer dès le premier match. Selon ses propos, il serait le remplaçant d’Ivan Provorov, qui a maintenant fait le saut dans la Ligue nationale. Il espère même une meilleure contributi­on que le choix de premier tour, le septième au total, des Flyers de Philadelph­ie en 2015.

Ze best, Ze best

Insatiable, Bragin estime que Provorov aurait pu lui en donner davantage durant les mondiaux juniors de 2015 à Montréal et à Toronto, et de 2016 à Helsinki. L’an dernier, le défenseur lui avait tout de même offert huit points tout en orchestran­t le but égalisateu­r face à la Finlande en fin de match de la finale.

«Vous n’y êtes vraiment pas, a rouspété Bragin devant les quelques journalist­es plantés devant lui. Il a été bon, mais je me demande pourquoi lorsqu’il joue au Canada, il est encore meilleur.»

Il l’avait pourtant utilisé à toutes les sauces. «S’il avait été si bon, je lui aurais donné plus de 30 minutes de jeu.

«Il peut être ze best, ze best sur la patinoire, a-t-il ensuite insisté dans la langue de Shakespear­e avec son accent distinctif russe. Il ne l’a pas été pour nous, pourquoi?»

A-t-il voulu insinuer que les Russes jouant en Amérique du Nord sont moins fidèles à leur mère patrie? Impossible de connaître la réponse.

Issu des rangs mineurs américains, Provorov a en effet été productif et dominant à son retour des deux championna­ts auxquels il a participé. En 2015, l’arrière des Wheat Kings de Brandon a terminé la saison avec 61 points, le huitième rendement à travers la LCH. Et l’an passé, il a conclu son stage junior sur une note positive de 73 points, la deuxième fiche au pays.

La barre est haute pour Sergachev, qui est retourné chez les Spitfires de Windsor il y a une dizaine de jours. L’instructeu­r de 60 ans ne pourrait toutefois s’en passer. Un défenseur de sa trempe qui a percé les rangs du Tricolore à 18 ans et qui excelle sur les patinoires américaine­s ne court pas les rues.

ET LE CANADA ?

Bien que Bragin ne soit pas le plus explicite dans ses réponses et que les simagrées soient plus nombreuses que les mots, il trouve toujours le moyen d’envoyer une petite flèche en plein coeur de la cible.

Avec le retour du Championna­t mondial en sol canadien, il sait très bien que l’unifolié sera sous pression devant ses partisans. Avec une médaille d’or et quatre d’argent lui pendant au cou durant sa carrière à ce tournoi, il concoctera un alignement capable de tenir tête aux Canadiens. Une formation qui pourrait venger le résultat final, une médaille d’argent, à Toronto, il y a deux ans.

«En quelle position a terminé le Canada l’an passé, a-t-il demandé. Sixième, je n’ai donc pas à trop me préoccuper d’eux.»

Il le devrait, surtout si les Canadiens bénéficien­t de prêts des nombreux joueurs qui évoluent dans la LNH.

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