Peter Budaj a su saisir sa chance
Le Slovaque a blanchi ses deux derniers adversaires
Peter Budaj est dans une forme splendide. Victorieux par jeu blanc lors de ses deux dernières sorties, il tentera, ce soir, de signer un huitième gain cette saison.
Il y a maintenant 133 min 9 s que le gardien slovaque n’a pas accordé de but.
En fait, Darryl Sutter n’a pas voulu confirmer l’identité de son gardien. Mais puisque Budaj a obtenu les 10 derniers départs des Kings et qu’il se trouve au sommet de son art, il devrait de nouveau défendre leur filet.
«C’est incroyable de pouvoir être de retour dans la LNH. On ne souhaite jamais de malheur à personne, mais je suis reconnaissant qu’on m’offre cette chance», a lancé Budaj, appelé en renfort lorsque Jonathan Quick est tombé au combat lors du premier match de la saison.
«C’est l’occasion de démontrer à tout le monde que je peux encore faire le travail et que j’aime encore le hockey», a-t-il ajouté, toujours aussi volubile.
PENSER TROP LOIN
S’il paraît présentement invincible, Budaj revient tout de même de loin.
Tous se rappellent la fin de son association avec le Canadien. Quelques mois suivant la finale de l’Association de l’Est de 2014, au cours de laquelle Michel Therrien lui avait préféré Dustin Tokarski pour remplacer Carey Price, blessé, Budaj s’est vu montrer le chemin de la Ligue américaine.
Dans l’uniforme des IceCaps de St. John’s, appartenant à l’époque aux Jets de Winnipeg, Budaj a amorcé une descente aux enfers qui aurait pu mettre un terme à sa carrière.
Complètement anéantie par ce retour dans les mineures, la sélection de deuxième tour de l’Avalanche du Colorado en 2001 a connu une saison désastreuse. Un dossier de 0-96 n’est pas le genre de carte d’affaires qu’un athlète en quête d’une autre chance dans la LNH souhaite laisser.
«Je me suis mis beaucoup trop de pression sur les épaules. Mon approche n’était pas la bonne. Je pensais trop à vouloir revenir dans la LNH, plutôt que de me concentrer à arrêter des rondelles», a expliqué l’homme masqué de 34 ans.
LE GARDIEN DE L’ANNÉE
Malgré cette déconfiture, les Kings, à la recherche d’un gardien pour leur filiale du Reign d’Ontario, lui ont offert un essai professionnel à l’automne de 2015.
Budaj n’a pas raté sa chance. Son dossier de 42-14-4, sa moyenne de buts alloués de 1,75 et son taux d’efficacité de ,932 lui ont valu de graver son nom sur le trophée Baz Bastien, remis au meilleur gardien de la Ligue américaine.
«J’ai travaillé quelques points physiques, mais l’aspect mental est la clé. Il faut rester positif, malgré la tempête, et savourer chaque moment.»
PEU D’INTÉRÊT POUR L’EUROPE
Budaj était sur le point de célébrer ses 17 ans lorsqu’il a quitté son pays natal pour se joindre aux St. Michael’s Majors de Toronto, de la Ligue junior de l’Ontario, en août 1999. Mis à part sur la scène internationale, jamais il n’a, par la suite, porté les couleurs d’une équipe européenne.
Toutefois, il avoue y avoir songé à la fin de sa saison cauchemardesque dans les Maritimes.
«Ma femme et moi y avons pensé au moment où on se demandait ce que l’avenir nous réservait. Finalement, ce fut une bonne décision de rester», a-t-il lancé.
RARE MATCH CONTRE LE CANADIEN
Budaj connaît l’ambiance du Centre Bell en raison des trois saisons qu’il a disputées avec le Canadien.
«C’est un endroit unique. Un de mes amis m’a déjà dit que si tu as de la difficulté à te lever le matin pour un match à Montréal, c’est que tu n’aimes pas le hockey.»
Cependant, malgré une carrière qui s’est amorcée lors de la saison 2005-2006, le Slovaque n’a jamais gardé les buts de l’équipe adverse au domicile du Tricolore.
Son seul match contre le Canadien remonte au 13 février 2009, à Denver. Il avait accordé trois buts dans un revers de 4 à 2.