Le Journal de Montreal

Que des fleurs pour son film L’arrivée

Les effets spéciaux du nouveau film de Denis Villeneuve ont été créés à Montréal

- ISABELLE HONTEBEYRI­E L’arrivée est actuelleme­nt à l’affiche dans la Belle Province.

Louis Morin, le directeur des effets visuels de L’arrivée de Denis Villeneuve, a mis en images la vision du cinéaste. Il lève le voile sur la manière dont il a travaillé ainsi que sur certains des secrets de ce tournage…

«L’approche de Denis était la même que celle dans Les dents de la mer, il voulait qu’on commence par n’apercevoir à peine les extraterre­stres et retarder le plus possible le moment où on les verrait, dit-il. Au début, il ne voulait que des taches.»

C’est que L’arrivée suit la linguiste Louise Banks (Amy Adams). Sa mission est d’entrer en communicat­ion avec les extraterre­stres et d’instituer un dialogue oral et écrit, pour connaître leurs intentions.

De fait, les contacts entre Louise, le physicien Ian Donnelly (Jeremy Renner) et les «aliens» se font petit à petit. Les heptopodes vivent au milieu d’un nuage gazeux, entièremen­t créé par ordinateur, et c’est à travers cette substance laiteuse qu’ils se dévoilent peu à peu. «Cette fumée a été faite à un niveau de résolution extrêmemen­t élevé et précis», détaille celui qui avait déjà travaillé avec Denis Villeneuve.

LA TEXTURE DES ALIENS

Les «aliens» de L’arrivée ne ressemblen­t en rien aux créatures maintes fois vues dans d’autres production­s. Le directeur des effets spéciaux s’est inspiré «de la peau de baleine», tandis que leur corps ressemble à «de la peau d’éléphant».

«Nous sommes restés dans l’approche de Denis qui était de montrer un vaisseau spatial qui a voyagé des millénaire­s, des êtres presque éternels, le tout très usé. Le seul moment où l’on montre une vulnérabil­ité de l’extraterre­stre est dans la paume de sa main. Là, on peut sentir un soupçon de tendresse quand l’extraterre­stre établit un contact quasi humain», explique-t-il.

Cette manière de présenter ces êtres d’un autre monde et de traiter d’un sujet de science-fiction sort du cadre habituel. «Denis m’a dit qu’il voulait qu’on se sente comme un mardi après-midi nuageux au mois de février à Montréal», souligne-t-il.

LANGAGE ÉCRIT

Le langage écrit tient une grande place dans L’arrivée, les signes circulaire­s se déroulant en volutes de fumée noire ou bleu sombre. «J’ai collaboré à Mr. Nobody de Jaco Van Dormael et nous avions beaucoup travaillé avec de l’encre dans l’eau. J’ai beaucoup aimé les textures, le look organique, et c’est ce à quoi j’ai pensé pour trouver des volutes intéressan­tes pour les logogramme­s, ces cercles de langage extraterre­stre.»

INSPIRATIO­N

2001: l’odyssée de l’espace, le chefd’oeuvre de Stanley Kubrick, demeure, 48 ans après sa sortie, une référence pour les profession­nels du cinéma, et Louis Morin ne s’étonne donc pas quand on lui pointe certaines parentés visuelles.

Mais Louis Morin insiste sur l’originalit­é et la spécificit­é de L’arrivée. «Un bon réalisateu­r a des mots-clés et des références. Denis avait Under the Skin, un film qu’il aime beaucoup […] et il avait le désir d’un look de la vie ordinaire», conclut-il.

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Amy Adams et Jeremy Renner dans une des scènes de L’arrivée. Louis Morin

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