Le Journal de Montreal

Le terrain s’effondre à sa porte

Un glissement majeur s’est arrêté à quelques mètres de la maison et de la grange d’un agriculteu­r

- AMÉLIE ST-YVES

SAINT-LUC-DE-VINCENNES | Un agriculteu­r peut se compter chanceux que sa maison, sa ferme et ses 60 boeufs n’aient pas été engloutis dans un glissement de terrain qui a fait décrocher l’équivalent de centaines de camions remplis de terre.

Luc Normandin a senti sa maison bouger vers 23h30 mercredi soir, un peu comme si un camion était passé dans la rue.

L’homme qui habite le rang Saint-Joseph Ouest à Saint-Lucde-Vincennes en Mauricie n’aurait jamais cru que la majeure partie de son terrain venait de s’écrouler et avait glissé jusque dans la rivière Champlain.

Un immense trou de 160 mètres de large et entre 2 et 10 mètres de profondeur selon les endroits s’est formé. La coulée s’est arrêtée à quelques mètres de sa maison et de sa grange où se trouvaient une soixantain­e de bovins.

RISQUES

Hier soir, Luc Normandin ne pouvait toujours pas réintégrer sa maison. La Sécurité civile craignait pour la stabilité du sol sous la résidence.

«C’est stressant un peu. Mais ça ne donnera rien de paniquer», a-t-il dit.

Il a quand même pu récupérer quelques vêtements et nourrir ses bêtes.

La Sécurité civile devra faire plus de tests pour déterminer si Luc Normandin pourra retourner vivre chez lui. Ses deux voisins, également évacués, ont quant à eux pu réintégrer leur domicile en fin de journée hier.

Le directeur régional de la Sécurité civile, Sébastien Doire, croit que le pire est passé. «On s’attend quand même à ce qu’il y ait des petits bouts de terrain qui s’effritent au cours des prochaines heures, des prochains jours», a-t-il dit.

La rivière Champlain était quant à elle complèteme­nt bouchée hier par la quantité phénoménal­e de terre qui y a glissé.

«La rivière va passer par-dessus ou se créer un chemin. Il n’y a pas de possibilit­é de récupérer ce qui est tombé», a dit M. Doire.

SUR PLACE LA VEILLE

La Sécurité civile était déjà sur place mercredi pour vérifier un petit glissement d’environ un acre, mais il était alors impossible de prévoir l’impression­nant glissement de terrain qui s’est produit le jour même en soirée.

Ce n’est pas la première fois qu’il y a un glissement de terrain semblable, en bordure de la rivière Champlain, à Saint-Lucde-Vincennes.

Le maire Jean-Claude Milot se souvient de celui qui a frappé en 1986, à moins d’un kilomètre de là. «Il était plus grand, mais il a fait moins de dommages, parce qu’il n’y avait pas de maisons ni de fermes à côté. C’étaient des champs vacants. La route avait été emportée», raconte-t-il.

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L’immense coulée de terre et de boue s’est arrêtée par chance à quelques mètres de la maison (à gauche) où se trouvait Luc Normandin mercredi soir.
 ??  ?? Le sinistre aurait été causé par l’eau qui s’est accumulée dans la terre argileuse. La zone est connue comme étant à risque de glissement­s de terrain.
Le sinistre aurait été causé par l’eau qui s’est accumulée dans la terre argileuse. La zone est connue comme étant à risque de glissement­s de terrain.
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Luc normandin Sinistré

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