Couillard nie toute ingérence dans les enquêtes de l’UPAC
Le premier ministre Philippe Couillard nie que son cabinet soit en lien direct avec les patrons des policiers chargés d’enquêter sur la corruption, comme l’affirme l’exentrepreneur Lino Zambito.
«Jamais il n’y a eu quelque communication entre mon cabinet et les forces policières», a soutenu le premier ministre Philippe Couillard hier à l’Assemblée nationale.
M. Couillard a évoqué les «contacts pour les vérifications de sécurité qui entourent les nominations de membres du conseil des ministres, ce qui est tout à fait régulier (...) Jamais (...) notre gouvernement n’intervient sur la question des enquêtes», a assuré M. Couillard.
Dans son livre qui vient d’arriver en librairie, Lino Zambito soutient que la haute direction de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) est en lien direct avec le bureau du premier ministre, ce qui explique, à son avis, que des enquêtes n’aboutissent pas au dépôt d’accusations.
Le PQ et la CAQ accordent une crédibilité teintée de prudence aux révélations de M. Zambito.
«Ce qu’il dit sur le système libéral sous Jean Charest, c’est tellement convergent avec tout ce qu’on sait, on peut présumer qu’il n’est pas loin de la vérité», a déclaré le chef du PQ Jean-François Lisée.
Le chef de la CAQ François Legault s’est lui aussi montré inquiet. «Il y a plein de monde qui se demande pourquoi certaines enquêtes n’aboutissent pas», a-t-il observé.
LA COMMISSION SCOLAIRE NIE
Par ailleurs, la commission scolaire de la Seigneurie-des-Mille-Îles a nié que son directeur général ait fait l’objet de pressions pour renouveler un bail de 10 ans avec l’ex-argentier du Parti libéral du Québec, Marc Bibeau.
Cette allégation est aussi contenue dans le livre de Lino Zambito. Ce dernier affirme qu’en 2009, Dan Gagnier, alors chef de cabinet du premier ministre Jean Charest, aurait communiqué avec le directeur de la commission scolaire, Jean-François Lachance.
Il voulait le convaincre de renouveler son bail dans un édifice appartenant à Bibeau, plutôt que d’acquérir son propre édifice, selon Zambito.
«Contrairement aux allégations de M. Zambito, en aucun temps, le directeur général [...] n’a eu de communication avec le chef de cabinet du premier ministre du Québec de l’époque au sujet du renouvellement du bail», a affirmé au Journal Mélanie Poirier, une porte-parole de la commission scolaire.
Dan Gagnier a affirmé de son côté ne pas connaître M. Lachance.
«En conformité avec mes principes et ma conception du rôle de chef de cabinet du premier ministre, je n’ai ni n’aurais jamais accepté de faire ce genre de démarche», a-t-il déclaré.
Invité à émettre ses commentaires, l’avocat de Marc Bibeau ne nous a pas répondu.
« Jamais il n’y a eu quelque communication entre mon cabinet et les forces policières » – Philippe Couillard, premier ministre