Trump président : à qui la faute ? «
Il devient alors difficile de blâmer personnellement Donald Trump de n’être qu’un vulgaire populiste qui surfe sur l’ignorance des gens. Il est bel et bien démagogue, mais si ses discours sont reçus avec tant d’intérêt, la responsabilité incombe d’abord aux élites étasuniennes que Hillary Clinton représente. Bien qu’il soit indéniable que ses propos racistes et sexistes ont joué un rôle important dans la construction de son personnage, le nouveau président doit certainement davantage sa victoire à sa capacité à canaliser la colère des classes populaires envers l’élite libérale. En temps électoraux, elle livre «des discours empathiques de la gauche», mais, reportée au pouvoir, elle s’est plutôt attelée à satisfaire les intérêts de sa propre classe. L’élite libérale n’a simplement pas livré la marchandise. L’élite progressiste n’a qu’ellemême à blâmer pour sa défaite. Elle pouvait auparavant justifier son centrisme et sa tiédeur par ses victoires électorales, on pourrait soutenir que, cette fois-ci, c’est précisément cette mollesse qui l’a fait perdre. Continuer d’accuser les «hillbillies» du Kentucky, les «rednecks» du Mississippi ou les pauvres ignorants de la Caroline équivaut à se mettre la tête dans le sable. »