Le Journal de Montreal

Des morceaux du Studio en vente

Des mélomanes se procurent des lames de parqueteri­e pour 15 $

- MARC-ANDRÉ LEMIEUX

Des morceaux du plancher du Studio de Morin-Heights, cet endroit mythique où des artistes comme Céline Dion, les Bee Gees et David Bowie ont enregistré, sont vendus sur internet pour financer sa remise en état.

Tombé en décrépitud­e, le célèbre studio d’enregistre­ment a inspiré plusieurs plans de sauvetage au cours des dernières années. Le plus récent, amorcé par Richard Baxter, un musicien de rue montréalai­s, consiste notamment à vendre des morceaux du plancher de parqueteri­e afin d’amasser des fonds pour acheter le bâtiment et amorcer sa reconversi­on en musée.

Aux dires de Richard Baxter, plusieurs lames de bois, offertes à 15$ chacune, ont trouvé preneur.

Les acheteurs sont essentiell­ement des mordus de musique qui souhaitent posséder un morceau du plancher qu’ont foulé les grands au cours des années 1970 et 1980, un club 5étoiles comprenant John Lennon, Bryan Adams, Cat Stevens, Keith Richards, Rush et Sting.

«Ils m’écrivent de partout dans le monde, indique Richard Baxter, joint au téléphone. Ils viennent des États-Unis, des PaysBas, d’Allemagne... Ils veulent avoir une partie du Studio chez eux.»

Richard Baxter affirme avoir obtenu la permission du propriétai­re du Studio, une société de portefeuil­le enregistré­e sous 9170-8743 Québec inc., pour vendre ces morceaux de plancher. M. Baxter a d’ailleurs publié leurs échanges de courriels sur internet, histoire de prouver que tout est légal.

BOUTIQUE EN LIGNE

Pour atteindre son objectif et récolter 800000$, soit le prix de vente du Studio, Richard gère également une boutique en ligne au RebuildLeS­tudio.com.

Plus d’une douzaine d’articles à l’effigie du Studio y sont offerts, incluant des t-shirts, des kangourous, des camisoles, des casquettes, des tuques, des plaques d’immatricul­ation, des pics de guitare, des autocollan­ts, des tasses et même des aimants à réfrigérat­eur. Il aurait vendu plus de 600 t-shirts à 25 $.

M.Baxter dit avoir réinvesti l’argent recueilli jusqu’à présent dans son commerce en ligne, pour produire ces différents produits.

«Mon but n’a pas changé: je veux sauver Le Studio», insiste celui qui alimente aussi une page Facebook (Rebuild Le Studio Morin Heights) pour recruter des personnes prêtes à l’aider.

« IRRÉCUPÉRA­BLE »

Selon le fondateur du Studio, André Perry, un pilier de l’industrie musicale au Québec, cette nouvelle tentative de sauvetage est vouée à l’échec.

«Le building ne peut plus être retapé, déclare celui qui s’est départi de l’établissem­ent en 1991. Plusieurs entreprene­urs en constructi­on l’ont examiné au cours des 10 dernières années. Avec l’eau qui s’est infiltrée, c’est irrécupéra­ble.»

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Richard Baxter vend des morceaux de plancher du Studio de Morin-Heights dans l’espoir de financer sa reconversi­on en musée. Des t-shirts, des tasses et des casquettes sont aussi offerts.
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