Le Journal de Montreal

Équipés pour contrôler la tempête

Les Kings prouvent combien il est possible de ne pas miser uniquement sur son gardien de but

- JONATHAN BERNIER

On ne se remet pas facilement de la perte de son gardien numéro un. Le Canadien l’a appris à ses dépens, l’hiver dernier, avec la chute vertigineu­se qui a suivi la blessure de Carey Price. Pourtant, à Los Angeles, on ne semble pas trop souffrir de l’absence de Jonathan Quick. Du moins pour l’instant.

On estime que le gardien de 30 ans, blessé à l’aine dès la période initiale du premier match de la saison, sera sur la touche pour encore deux mois. En attendant, les Kings accumulent les victoires.

Avec Peter Budaj devant le filet, la troupe de Darryl Sutter a remporté sept de ses 10 matchs. Belle façon pour le Slovaque de faire un pied de nez à ceux qui le croyaient incapable de prendre la relève de Price efficaceme­nt.

Cependant, l’explicatio­n des succès de cette équipe va au-delà de la performanc­e du gardien auxiliaire.

Et si, contrairem­ent au Canadien, les succès des Kings ne reposaient pas uniquement sur les épaules de ses hommes masqués?

«Un gardien numéro un est un joueur étoile dans la moitié des équipes de la LNH. Tu peux contrôler la tempête sans lui, mais tu en as besoin pour aller jusqu’au bout», a indiqué Sutter.

En guise d’exemple, l’entraîneur a rappelé l’expérience que son équipe a vécue en 2013-2014.

Cet hiver-là, Quick avait raté 24 matchs entre le 14 novembre et le 2 janvier, ce qui n’avait pas empêché les Californie­ns de maintenir un dossier de 14-7-3.

«Mais le retour de Jonathan nous a permis de gagner la coupe Stanley», a indiqué l’aîné des frères Sutter.

POSSESSION CONSTANTE DU DISQUE

Une fois de plus, les Kings misent sur le plan de match parfait et les effectifs nécessaire­s pour gérer cette autre tempête.

Ils n’allouent que 24,6 tirs par match, ce qui constitue la meilleure moyenne du circuit. Deux fois seulement, depuis le début de la saison, l’adversaire a eu le dessus à ce chapitre.

Et le fait qu’ils bloquent peu de lancers (163, 24e dans la LNH) prouve que le faible nombre de tirs au but accordés n’est pas faussé par les joueurs qui se jettent dans les lignes de tirs.

«Nous formons une équipe qui se trouve en possession de la rondelle très souvent. Or, quand tu as constammen­t la rondelle, tu passes peu de temps dans ton territoire. Ça enlève beaucoup de pression sur nos gardiens», a expliqué Sutter.

LES SACRIFICES DE KOPITAR

Les Kings excellent en défense, point à la ligne. Pour se faire, ils misent sur Anze Kopitar, l’un des plus efficaces dans le domaine.

Récipienda­ire du trophée Selke, remis au meilleur attaquant défensif, en juin dernier, le Slovène a terminé troisième au scrutin de 2015 et deuxième à celui de 2014.

Ce qui ne l’a jamais empêché d’être une menace en attaque et de terminer au premier rang des pointeurs de son équipe à chacune de ces trois campagnes.

«Il s’agit de savoir se positionne­r au bon endroit sur la patinoire pour à la fois nuire à l’adversaire et être en mesure de relancer l’attaque rapidement, a-t-il expliqué au représenta­nt du Journal. Et une fois en possession de la rondelle, il faut essayer d’être créatif.»

«J’échappe peut-être quelques points ici et là en raison du fait que je joue dans les deux sens de la patinoire, a-t-il ajouté. Mais à ce stade-ci de ma carrière, les points et les statistiqu­es individuel­les n’ont pas d’importance. Je veux participer aux séries et gagner, encore une fois, la coupe Stanley. Je suis prêt à faire ce sacrifice.»

On parle ici d’un joueur qui possède déjà deux bagues de la coupe Stanley...

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