Le Journal de Montreal

Un pro-Trump se fait déchirer sa casquette

Il a porté plainte à la police de la Ville de Montréal

- Valérie Gonthier

Un jeune partisan de Donald Trump, qui dit s’être fait rudoyer par un étudiant parce qu’il portait fièrement une casquette «Make America great again» pour célébrer la victoire du nouveau président américain, a déposé une plainte à la police.

«C’est une chose de ne pas être d’accord avec moi, mais régler ça par la violence, c’est stupide», a déploré Antoine Jutras-Carignan.

Mercredi, au lendemain de la victoire du controvers­é Donald Trump à la présidence des États-Unis, l’étudiant en biologie à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) en a profité pour porter sa casquette sur laquelle on peut lire «Make America great again», slogan de la campagne du prochain successeur de Barack Obama.

Mais alors qu’il quittait la bibliothèq­ue vers 19h, il s’est fait interpelle­r par un individu près du pavillon Pierre-Dansereau, sur l’avenue Président-Kennedy.

«Il m’a dit: “Hey! Tu portes encore ta casquette”», a résumé le jeune homme de 21 ans, qui arbore fièrement son couvre-chef depuis au moins un mois.

«Je me suis retourné et il m’a arraché ma casquette de la tête, puis il m’a poussé», se souvient-il.

L’étudiant aurait demandé à son intimidate­ur de lui redonner sa casquette, mais ce dernier aurait plutôt craché dedans, avant de déchirer la languette ajustable à l’arrière. Il l’aurait ensuite jetée aux poubelles avant de quitter.

M. Jutras-Carignan a porté plainte à la police de Montréal (SPVM) jeudi. Si l’enquête s’avère concluante, une accusation criminelle pourrait être déposée.

COMMENTAIR­ES HAINEUX

«Je suis outré, j’ai le droit de soutenir qui je veux. Il a été agressif envers moi, il faut qu’il y ait des conséquenc­es», a-til dit.

Lorsqu’il porte sa casquette et son chandail à l’effigie du candidat controvers­é, plusieurs regards se posent sur lui dans le métro ou sur la rue. D’ailleurs, le suspect qui s’en serait pris à lui mercredi lui aurait déjà fait des commentair­es sur son soutien à Donald Trump.

«Il me disait que lui, il était fasciste, qu’il pouvait m’obliger à enlever ma casquette. Les premières fois, il était menaçant, mais pas agressif», a-t-il expliqué.

Par ailleurs, M. Jutras-Carignan dit ne pas appuyer entièremen­t les propos et idées de Trump.

«Il y a des nuances à faire. Il s’affiche en disant plein de niaiseries, je le sais, a-t-il dit. J’en suis plus contre la gauche autoritair­e des démocrates, contre le “politiquem­ent correct”.»

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Antoine Jutras-Carignan tient dans ses mains sa casquette brisée au slogan de Donald Trump qu’il a récupérée dans les poubelles après une altercatio­n mercredi.

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