Un nouveau maire dans la colère à Terrebonne
Trois jours après la démission du maire de Terrebonne, le conseil municipal a choisi son successeur hier lors d’une séance houleuse.
Le vote des conseillers s’est arrêté sur Stéphane Berthe, un fidèle de l’ex-maire Jean-Marc Robitaille, visé par des allégations de corruption et en congé de maladie depuis août.
«Ça sent la magouille», «Vous n’avez pas de couilles», «Vous aviez la chance de regagner notre confiance, vous préférez continuer», ont scandé une cinquantaine de citoyens outrés par le résultat.
Selon l'Unité permanente anticorruption (UPAC), M. Robitaille et sa garde rapprochée auraient bénéficié de potsde-vin de plusieurs dizaines de milliers de dollars en échange de contrats publics au cours de la dernière décennie.
En plus du maire, son chef de cabinet Daniel Bélec, le conseiller Michel Morin, ainsi que le directeur général de la Ville, Luc Papillon, sont dans la ligne de mire de la police et en congé de maladie depuis plusieurs semaines.
Michel Morin était toutefois présent hier pour le vote, à la grande surprise des conseillers indépendants.
« AUCUNE TRANSPARENCE »
Il faut savoir que six conseillers de la Ville s’étaient déclarés indépendants avant la démission de M. Robitaille, alors que les neuf autres ont toujours été fidèles à l’ex-maire, du moins jusqu’à sa récente démission. Ils se sont alors tous dits sans allégeances.
Pour Réal Leclerc, qui était le seul opposant de M. Berthe hier lors du vote, les dés étaient pipés.
«On voit encore une fois qu’il n’y a aucune transparence. Ils décident entre eux autres et c’est comme cela que ça fonctionne depuis plusieurs années à Terrebonne. Ils se disent indépendants maintenant, mais c’est faux», peste-t-il.
De son côté, le nouveau maire Stéphane Berthe se dit satisfait du résultat et assure agir à titre d’indépendant.
«Ce n’est pas du tout la poursuite de l’équipe Robitaille. Je suis optimiste pour la suite des choses, malgré la réaction des citoyens», dit-il.