Le Journal de Montreal

L’équipement agricole se serait déployé « de façon inopinée »

La mort de Mathieu Gabdois ne résulte pas d’une négligence, affirme la défense

- CLAUDIA BERTHIAUME

JOLIETTE | Un jeune homme serait mort parce qu’une pièce d’équipement agricole s’est déployée «de façon inopinée» une fois que le conducteur du tracteur se trouvait sur la route, affirme l’expert de la défense.

Patrice Brulotte est convaincu d’avoir fermé les rampes d’épandage de purin de sa citerne avant de prendre la route, le 14 mai 2014.

L’homme de 41 ans, qui subit actuelleme­nt son procès pour négligence criminelle ayant causé la mort, a affirmé au tribunal s’être assuré à deux reprises que tout était fermé avant de sortir du champ où il venait d’étendre du purin.

Mais une chose est sûre, les rampes de la citerne étaient bel et bien ouvertes lorsqu’il a croisé la route de Mathieu Gadbois sur le chemin Saint-Philippe, à Saint-Roch-de-l’Achigan.

TOIT ARRACHÉ

Le toit de la Ford Focus de l’homme de 20 ans a été arraché sous la force de l’impact. Il est décédé sur les lieux.

Lorsque Patrice Brulotte a entendu un «boum», il a immobilisé son tracteur en bordure de la route pour aller voir ce qui s’était passé.

Avant de descendre de son tracteur, l’accusé a dit avoir pris soin de tirer sur les manettes servant à fermer les rampes, même s’il était convaincu qu’elles étaient déjà fermées. Un geste machinal, selon lui.

D’après un expert en reconstitu­tion de scène d’accident de la SQ, les rampes étaient complèteme­nt déployées lors de l’impact. Il s’agirait là de négligence, d’après la Couronne.

AUTRE THÉORIE

La défense a offert une autre théorie, hier, au palais de justice de Joliette.

L’ingénieur mécanique Serge-André Meunier a affirmé au juge Bruno Leclerc que les rampes de la citerne n’étaient déployées que partiellem­ent lors du drame. Il est néanmoins convaincu que l’équipement était fermé quand le tracteur a roulé sur un viaduc juste avant. Sinon, le conducteur aurait accroché un poteau, dit-il.

«Tout indique que les rampes se sont déployées partiellem­ent, de façon inopinée, entre l’emplacemen­t de la collision et la sortie du viaduc», conclut l’expert.

Il croit que ce déploiemen­t «inopiné» résulterai­t d’une erreur de manipulati­on du conducteur, qui compte 17 ans d’expérience dans le domaine.

CONDUCTEUR EXPÉRIMENT­É

Patrice Brulotte serait toutefois assez expériment­é pour conduire à «trois pouces» du muret du viaduc, sans problème. L’expert est aussi convaincu que le conducteur n’a pas empiété dans la voie inverse avec son équipement de plus de 12 pieds de largeur. «Ce n’est ni logique, ni instinctif, ni confortabl­e» de circuler de cette façon, selon lui.

Serge-André Meunier n’a toutefois jamais conduit un tel tracteur, a insisté Marc-André Ledoux, avocat de la Couronne, en contre-interrogat­oire.

Par contre, un autre témoin, qui conduisait des tracteurs pour le même employeur que l’accusé, a affirmé plus tôt cette semaine qu’il empiétait parfois sur la ligne médiane si personne n’arrivait en sens inverse.

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L’automobile de Mathieu Gadbois est tombée dans le fossé, après avoir heurté la rampe d’épandage de la citerne à purin.
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PatriCe brulotte Accusé
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mathieu Gadbois Victime

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