Il plaide l’ignorance pour un explosif dans sa valise
Le septuagénaire montréalais accusé d’avoir tenté d’embarquer dans un avion avec un engin explosif jure qu’il ignorait ce qui se cachait dans sa valise et que toute cette affaire n’est qu’un coup monté.
«Je n’ai jamais touché à une arme ou à des munitions de toute ma vie, j’étais sous le choc quand [les agents de sécurité] ont trouvé ça», a lancé Antony Piazza à la cour, hier.
Piazza, 74 ans, a témoigné pour sa défense, dans l’espoir d’être acquitté des accusations qui pèsent sur lui depuis le 27 octobre 2013.
«Ça fait trois ans et 16 jours que j’attends pour témoigner», a d’ailleurs mentionné Piazza au juge Thierry Nadon.
Le jour de son arrestation, Piazza s’était présenté à l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau, à Montréal, pour prendre un vol vers Los Angeles. Il allait rejoindre son frère afin d’installer une pierre sur la tombe de leur mère décédée.
Lorsqu’il a passé le point de fouille, les autorités ont découvert dans le manche de sa valise des munitions, du fil de métal, cinq lames et un stylo jetable, entre autres.
«Je n’ai jamais mis ça dans la valise», a assuré Piazza hier au palais de justice de Montréal.
En fait, il avait tous les ingrédients pour fabriquer un détonateur, même si le matériel trouvé n’aurait permis de causer qu’une petite explosion, similaire à celle d’un pétard, selon un expert de la Couronne.
COLLABORATION
Piazza a rapidement été arrêté, et il jure avoir bien coopéré avec les autorités.
«J’ai répondu à toutes les questions parce que je n’ai rien à cacher», a expliqué Piazza, qui dit avoir été soumis à des rayons X pour s’assurer qu’il ne cachait rien dans son corps.
Piazza dit avoir ensuite parlé à un avocat, qui lui aurait dit de garder le silence.
«J’ai répondu “OK”, même si j’avais déjà parlé à tout le monde», a-t-il témoigné.
Selon Piazza, toute cette affaire serait un coup monté par un Espagnol chez qui il avait logé quelques mois plus tôt. Cet homme, Afshin Amani, a d’ailleurs déjà été condamné pour fabrication de faux en Espagne, selon des documents déposés en cour hier.
«Je soupçonne à 99 % que c’est lui, car personne d’autre n’a eu accès à mes valises», a expliqué Piazza.
Les deux hommes se seraient d’ailleurs disputés pour une question d’argent lors du séjour de Piazza en Espagne, au point où des policiers ont dû intervenir, a ajouté l’accusé.
Son procès se poursuivra en novembre au palais de justice de Montréal.