Le Journal de Montreal

Il veut rentrer chez lui malgré le glissement

Le terrain d’un agriculteu­r de la Mauricie s’est complèteme­nt affaissé à quelques mètres de sa maison

- Amélie St-YveS

SAINT-LUC-DE-VINCENNES | Même s’il l’a échappé belle quand ses terres ont été emportées dans un impression­nant glissement de terrain, un agriculteu­r désire retourner vivre chez lui.

Luc Normandin ne saura pas avant la semaine prochaine s’il pourra retourner vivre dans la maison qu’il habite depuis 25ans puisque le sol sous la maison est toujours à risque.

Mercredi soir, un immense glissement de terrain s’est arrêté à quelques mètres à peine de sa résidence.

Le trou béant dans sa cour fait 160mètres de large, et entre deux et dix mètres de profondeur.

«Oui, je reviendrai vivre ici si le sol est stable, même si c’est proche du trou. Je ne suis pas trop peureux de nature. Il ne devrait pas y avoir de problème», dit-il.

Des ingénieurs de la Sécurité civile vont mener des séries de tests en début de semaine prochaine, à savoir s’il y a d’autres risques d’effondreme­nt vers la maison de M.Normandin. Si c’est trop dangereux, il devra songer à s’installer ailleurs.

Puisque les glissement­s de terrain ne sont presque jamais couverts par les compagnies d’assurances, le gouverneme­nt provincial pourrait devoir lui apporter une aide exceptionn­elle.

«Habituelle­ment, c’est soit un montant d’argent qui est donné, soit la maison qui est déménagée, selon le cas. Mais ce n’est jamais pareil», explique le directeur régional de la Sécurité civile, Sébastien Doire.

ANIMAUX

Le casse-tête de Luc Normandin ne se limite pas à sa maison. Il possède une soixantain­e de bovins qui devront être relocalisé­s, en raison des dommages.

«Ce n’est plus drôle. Tu es habitué avec tes bébelles chez vous. Moi, je ne suis pas jeune, j’ai 57 ans, et j’ai toujours travaillé chez nous.»

Il ne sait pas encore comment il va s’organiser.

«Avant, on laissait les animaux sortir dans le champ. Mais là, au printemps prochain, le trou va être encore là. Ça ne sera pas vraiment accessible», laisse-t-il tomber, en regardant dans sa cour.

Lundi, il va y avoir une rencontre entre la Sécurité civile, le ministère de l’Environnem­ent et le ministère de l’Agricultur­e pour discuter de son cas.

L’Associatio­n bovine de la Mauricie s’est déjà engagée à lui fournir du foin pour une semaine, parce que les balles de foin de Luc Normandin sont sur le bord du trou, et plus d’une centaine sont tombées dedans.

Dans la rivière Champlain, les débris de terre et d’argile s’étendaient sur une longueur de 500 mètres hier, selon la Sécurité civile.

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Luc Normandin était dans sa résidence lorsque le glissement de terrain s’est produit près de sa porte.

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