Les forces d’élite irakiennes progressent à Mossoul
Forte résistance du groupe État islamique dans son dernier bastion en Irak
MOSSOUL | (AFP) Les forces d’élite irakiennes ont relancé hier l’offensive dans la ville de Mossoul, dernier bastion du groupe État islamique (ÉI) en Irak.
Dans le même temps, en Syrie voisine, des combattants arabes et kurdes, soutenus par la coalition internationale antidjihadistes, continuent d’avancer vers Raqa, l’autre grand fief du groupe ultraradical.
Confrontées à une vive résistance de l’ÉI lors de leur entrée il y a une semaine dans les quartiers est de Mossoul, les unités du contre-terrorisme irakien (CTS) avaient décidé de consolider leurs positions dans la périphérie avant de poursuivre leur progression.
«Nos forces ont lancé l’attaque contre Arbajiyah», a déclaré un commandant des CTS, Mountadhar Salem, se référant à une zone dans l’est de la deuxième ville d’Irak. Ces combats interviennent «après quelques jours de calme».
Dans une main, le commandant tient une radio et dans l’autre une tablette où l’ont peut voir un plan de la ville, avec les rangées d’habitations reprises par les CTS.
RÉSEAUX DE TUNNELS
Selon un autre commandant de ces forces d’élite, Ali Hussein Fadhel, les combattants s’approchent de Karkoukli, un autre quartier dans l’est de Mossoul.
Outre ces attaques suicide, les voitures piégées et les nombreux explosifs disséminés dans les maisons et les immeubles, l’ÉI a mis en place un vaste réseau de tunnels souterrains qui lui permet de mener une guérilla urbaine. Il utilise également les civils comme boucliers humains.
Hier, en fin d’après-midi, les combats connaissaient une accalmie, mais les CTS tiraient périodiquement au mortier vers des positions de l’ÉI dans la région d’Arbajiyah.
Entre 3000 et 5000 djihadistes se trouveraient à Mossoul, selon des estimations américaines. Leur chef, Abou Bakr al-Baghdadi, les a exhortés à lutter jusqu’au bout.
47 PERSONNES DÉPLACÉES
Les enfants sont eux aussi victimes des combats à Mossoul, Save the Children affirmant hier qu’une dizaine d’entre eux sont soignés chaque jour pour des blessures graves.
«Ils viennent avec des blessures par balles, par des éclats d’obus et des brûlures», affirme un médecin, cité dans un communiqué de l’ONG.
Les combats poussent également de nombreux civils à fuir. Plus de 47 000 personnes ont été déplacées en Irak depuis le lancement, le 17 octobre, de la vaste offensive des forces irakiennes soutenues par la coalition internationale pour reprendre Mossoul, a indiqué hier l’Organisation internationale pour les migrations.