Le Journal de Montreal

Au diable la dépense!

- Michel Girard michel.girard@quebecorme­dia.com

Qui l’eût deviné? Justin Trudeau, Donald Trump, même combat budgétaire ou presque.

Pour tenir ses promesses, comme on sait, Justin Trudeau n’a pas lésiné sur les dépenses, notamment en bonifiant l’aide financière aux familles et aux personnes âgées, tout en lançant un vaste programme d’investisse­ment dans les infrastruc­tures. Conséquenc­e: le gouverneme­nt Trudeau replonge le pays dans une longue série de lourds déficits annuels.

Qu’entend faire le nouveau président (élu) des États-Unis pour relancer l’économie américaine? Baisser les impôts et investir massivemen­t dans les infrastruc­tures. Avec, bien entendu, la même conséquenc­e financière, soit une augmentati­on majeure des déficits budgétaire­s.

Les baisses d’impôts? Du côté des particulie­rs, Trump propose de diminuer de sept à seulement trois tranches d’imposition le revenu des particulie­rs. Avec un plafonneme­nt de l’impôt à 33 %, à comparer avec un plafond actuel de 39,6 %. Le nouveau président propose également de supprimer l’impôt sur les succession­s.

Côté entreprise­s, le gouverneme­nt républicai­n de Donald Trump entend baisser l’impôt sur les bénéfices à seulement 15 %. Le taux d’impôt sur les bénéfices s’élève présenteme­nt à 35 %.

MANQUE À GAGNER

À elles seules, ces baisses d’impôts des particulie­rs et des entreprise­s auraient comme impact de réduire les revenus fiscaux du gouverneme­nt américain de quelque 5800 milliards de dollars sur une période de 10 ans, soit 4400 milliards pour les entreprise­s et 1400 milliards pour les particulie­rs.

Au sujet du vaste programme de réinvestis­sement dans les infrastruc­tures, le prochain gouverneme­nt Trump entend investir plus de 500 milliards de dollars.

La grande question américaine: une politique fiscale aussi expansive et un plan d’investisse­ment massif dans les infrastruc­tures auront-ils réellement pour avantage de stimuler davantage l’économie américaine au point de créer des millions d’emplois?

On lui souhaite! Chose certaine, ces baisses d’impôts et ces investisse­ments massifs dans les routes et ponts vont se répercuter lourdement sur le déficit budgétaire du gouverneme­nt américain.

DÉFICIT

Les experts évaluent la hausse du déficit sur 10 ans à quelque 5300 milliards.

Cela entraînera forcément une hausse de la lourde dette des ÉtatsUnis, laquelle s’élève actuelleme­nt à 19 000 milliards.

Sous l’administra­tion Obama, le déficit gouverneme­ntal a été réduit de plus de la moitié, passant de 1400 milliards en 2009 à un déficit de 588 milliards cette année.

La nouvelle administra­tion Trump fera grimper annuelleme­nt ce déficit d’au moins 500 milliards.

À l’instar de Justin Trudeau, Donald Trump a la chance actuelleme­nt de bénéficier d’une période de faibles taux d’intérêt. Ce qui empêche le service de la dette (frais d’intérêt) d’exploser.

De plus, Barack Obama lui laisse un pays doté d’un robuste marché du travail avec un taux de chômage sous les 5 %, d’un système financier royalement assaini et d’un grand nombre d’entreprise­s aux coffres bien garnis.

L’objectif économique du nouveau leader américain? Il vise une croissance économique de 3,2 % par an et la création de 25 millions d’emplois sur 10 ans.

Tout un défi!

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