Au diable la dépense!
Qui l’eût deviné? Justin Trudeau, Donald Trump, même combat budgétaire ou presque.
Pour tenir ses promesses, comme on sait, Justin Trudeau n’a pas lésiné sur les dépenses, notamment en bonifiant l’aide financière aux familles et aux personnes âgées, tout en lançant un vaste programme d’investissement dans les infrastructures. Conséquence: le gouvernement Trudeau replonge le pays dans une longue série de lourds déficits annuels.
Qu’entend faire le nouveau président (élu) des États-Unis pour relancer l’économie américaine? Baisser les impôts et investir massivement dans les infrastructures. Avec, bien entendu, la même conséquence financière, soit une augmentation majeure des déficits budgétaires.
Les baisses d’impôts? Du côté des particuliers, Trump propose de diminuer de sept à seulement trois tranches d’imposition le revenu des particuliers. Avec un plafonnement de l’impôt à 33 %, à comparer avec un plafond actuel de 39,6 %. Le nouveau président propose également de supprimer l’impôt sur les successions.
Côté entreprises, le gouvernement républicain de Donald Trump entend baisser l’impôt sur les bénéfices à seulement 15 %. Le taux d’impôt sur les bénéfices s’élève présentement à 35 %.
MANQUE À GAGNER
À elles seules, ces baisses d’impôts des particuliers et des entreprises auraient comme impact de réduire les revenus fiscaux du gouvernement américain de quelque 5800 milliards de dollars sur une période de 10 ans, soit 4400 milliards pour les entreprises et 1400 milliards pour les particuliers.
Au sujet du vaste programme de réinvestissement dans les infrastructures, le prochain gouvernement Trump entend investir plus de 500 milliards de dollars.
La grande question américaine: une politique fiscale aussi expansive et un plan d’investissement massif dans les infrastructures auront-ils réellement pour avantage de stimuler davantage l’économie américaine au point de créer des millions d’emplois?
On lui souhaite! Chose certaine, ces baisses d’impôts et ces investissements massifs dans les routes et ponts vont se répercuter lourdement sur le déficit budgétaire du gouvernement américain.
DÉFICIT
Les experts évaluent la hausse du déficit sur 10 ans à quelque 5300 milliards.
Cela entraînera forcément une hausse de la lourde dette des ÉtatsUnis, laquelle s’élève actuellement à 19 000 milliards.
Sous l’administration Obama, le déficit gouvernemental a été réduit de plus de la moitié, passant de 1400 milliards en 2009 à un déficit de 588 milliards cette année.
La nouvelle administration Trump fera grimper annuellement ce déficit d’au moins 500 milliards.
À l’instar de Justin Trudeau, Donald Trump a la chance actuellement de bénéficier d’une période de faibles taux d’intérêt. Ce qui empêche le service de la dette (frais d’intérêt) d’exploser.
De plus, Barack Obama lui laisse un pays doté d’un robuste marché du travail avec un taux de chômage sous les 5 %, d’un système financier royalement assaini et d’un grand nombre d’entreprises aux coffres bien garnis.
L’objectif économique du nouveau leader américain? Il vise une croissance économique de 3,2 % par an et la création de 25 millions d’emplois sur 10 ans.
Tout un défi!