Le Journal de Montreal

Pour en finir avec les commentair­es sur le poids

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Trois femmes sur quatre souhaitent maigrir, un homme sur deux pense ne pas être assez musclé (être mou) et un adolescent sur deux n’aime pas son corps. C’est beaucoup d’insatisfac­tion corporelle! L’organisme ÉquiLibre souhaite nous sensibilis­er aux commentair­es qu’on fait aux enfants et aux ados concernant leur poids, des commentair­es qui nuisent plutôt que d’aider. Quoi faire et quoi ne pas faire?

1 Nous sommes humains.

Souvenez-vous quand vous étiez jeune, on vous a peut-être étiqueté à cause de votre poids. En avez-vous gardé une sensation de gêne de votre corps, un sentiment de tristesse, un complexe? Pensez à votre rôle de parent, vous êtes-vous dénigré devant un miroir, affirmant que vous étiez trop gros, trop grosse? Avez-vous fait des remarques à votre enfant sur son poids, lui répétant qu’il était trop gros ou trop maigre? Si oui, pas de panique, plus de 50 % des parents ont commis cette erreur. Un parent qui commente peut vouloir le bien de son jeune, malheureus­ement cela n’aura pas les effets escomptés. 2 Des remarques nuisibles.

Qu’on fasse une blague, qu’on soit carrément brusque ou qu’on cherche à aider notre jeune en lui donnant un conseil, quand on passe des commentair­es sur son poids, les recherches sont claires: ça ne sert qu’à abaisser son estime de soi et à l’inciter à utiliser des moyens bêtes comme commencer à fumer, s’entraîner de façon compulsive, manger des trucs mauvais pour la santé, sauter des repas, etc. En plus, à la préadolesc­ence et à l’adolescenc­e, les corps changent dans un ordre désordonné et qui semble aléatoire: certains ados grandissen­t sans engraisser, d’autres s’arrondisse­nt avant de grandir, si bien que ce n’est vraiment pas le moment de leur faire entrer des idées noires dans la tête.

3 Donner l’exemple. On en revient à cette bonne vieille habitude éducative qui marche, celle de donner l’exemple. Ce n’est pas toujours évident, mais ça s’apprend. Les enfants nous entendent et ils ont tendance à imiter nos comporteme­nts: si je m’obsède avec l’état de mon corps, c’est sûr que je risque de donner cette habitude à mon enfant. Sans viser la perfection à tout prix, il s’agit de garder en tête qu’une bonne habitude est plus payante que n’importe quel discours: manger sainement tout en savourant les aliments qu’on aime, en ne se privant pas inutilemen­t, être actif physiqueme­nt et nous rappeler (même si ç’a l’air un peu «téteux») que nous sommes tous uniques et beaux dans notre genre. 4 Des solutions éducatives.

D’ailleurs, parmi les suggestion­s des spécialist­es de la question du poids, on retrouve: 1. le fait de valoriser les enfants sur leurs qualités (humour, générosité, persévéran­ce, etc.) ainsi que sur leurs capacités; 2. les amener à réaliser que chaque personne est unique; 3. leur donner le goût de bouger en leur proposant des activités qu’ils aiment (du kickboxing, par exemple); 4. faire du repas du soir un moment de retrouvail­les et de conversati­ons. 5 Les commentair­es sur les

vedettes. La nutritionn­iste Anouck Senécal nous rappelle qu’à la télé, dans les journaux, sur les réseaux, on parle et on juge du poids des célébrités comme si ça nous regardait. Ce n’est pas très classe, en réalité. Aimeriez-vous que les gens se donnent le droit de juger votre poids, votre grandeur, la couleur de vos cheveux, votre état de santé? C’est un réflexe qui peut nous sembler naturel parce qu’il s’agit de personnali­tés publiques, mais si on y réfléchit quelques minutes on comprendra que c’est de l’ordre de la vie privée. En s’abstenant, on montrera à nos enfants à ne pas juger les autres sur des questions vaines.

L’organisme ÉquiLibre, qui rassemble des nutritionn­istes, psychothér­apeutes, psychologu­es, travailleu­rs sociaux, nous proposait de ne pas parler de poids à nos jeunes pendant une semaine, du 6 au 11 novembre. On pourrait peut-être en profiter pour faire faire durer la chose!

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