Sting redonne vie au Bataclan
Un an après les attentats de Paris, la célèbre salle de spectacle reprend du service
PARIS | (AFP) Un an après les attentats du 13 novembre 2015, la musique a de nouveau résonné dans la salle de spectacle parisienne du Bataclan visée par les djihadistes, avec un concert de Sting en hommage aux victimes, à la veille de commémorations officielles.
Des sourires et des larmes sur les visages pendant près de 90 minutes. Et après les dernières notes de The Empty Chair, dernier titre joué par Sting, nombre des 1500 spectateurs sont tombés dans les bras les uns des autres et ont longuement applaudi, célébrant autant la prestation tout en élégance de la star britannique que la renaissance du Bataclan.
Une soirée à laquelle n’a pas assisté Jesse Hughes, le chanteur des Eagles of Death Metal, le groupe américain qui était sur scène le 13 novembre 2015. Le leader des EODM a été refoulé par la direction à l’entrée, avec un autre membre du groupe dont le nom n’a pas été précisé, en raison de ses déclarations polémiques en mars.
«Il y a des choses qu’on ne pardonne pas», a tranché le codirecteur du Bataclan, Jules Frutos, en référence notamment à des soupçons exprimés par Jesse Hughes à l’encontre des vigiles du Bataclan.
MINUTE ÉMOUVANTE
C’est par une minute de silence, émouvante, que Sting a lancé son concert si particulier: «Ce soir, nous avons deux tâches à concilier: d’abord se souvenir de ceux qui ont perdu la vie dans l’attaque, ensuite célébrer la vie, la musique dans ce lieu historique», a déclaré en français le chanteur britannique.
Parfois accompagné du trompettiste franco-libanais Ibrahim Maalouf, Sting a revisité ses tubes pour un public où se côtoyaient des fans du chanteur, des survivants et des proches des victimes de l’attaque du 13 novembre.
«Il a eu le ton juste, c’était un magnifique moment», a confié après le concert l’un des spectateurs, Stephane Pocidalo, 35 ans, au sujet de Sting, qui a évoqué la situation des migrants avant sa chanson Inchallah et rendu hommage à James Foley, le reporter américain exécuté en Syrie en 2014 par le groupe État islamique (ÉI).
L’ancien leader du groupe The Police était le premier artiste à revenir sur cette scène mythique parisienne où 90 spectateurs ont été tués en plein concert.
Lors des attaques à la kalachnikov et aux ceintures d’explosifs ayant visé le Stade de France près de Paris, le Bataclan et des terrasses de bars ou de restaurants proches, 130 personnes avaient au total perdu la vie dans les pires attentats commis en France.
Le Bataclan, emblématique d’une jeunesse festive, a été, longtemps après l’attentat, un lieu de recueillement pour des foules d’anonymes.