Le Journal de Montreal

Des frais de 7800 $ pour transférer des économies de 44 000 $

Un Montréalai­s veut intenter un recours collectif contre six Fondations de bourses d’études

- Marie-Ève Dumont MEDumontJD­M marie-eve.dumont@quebecorme­dia.com 514.599.5888 8033

Un Montréalai­s entame un recours collectif contre les six Fondations de bourses d’études du Québec parce qu’il considère que les frais d’adhésion facturés aux clients sont trop élevés.

«C’est horrible de perdre autant d’argent en frais. Ce n’est pas comme si je l’avais dépensé au casino, je voulais simplement assurer un bel avenir à mes enfants», déplore Moshe Segalovich, un père de quatre enfants qui a déposé une demande en recours collectif qui devra d’abord être autorisée par un juge. Ce dernier décidera s’il y a assez de matière pour que la cause soit débattue devant le tribunal.

Le recours ne vise que les Fondations de bourses d’études, dont la plus connue est Universita­s, qui proposent des régimes enregistré­s d’épargne-étude (REEE) collectifs. Le recours ne vise donc pas les institutio­ns financière­s qui offrent des REEE individuel­s ou familiaux.

Comme de nombreux Québécois, M.Segalovich a adhéré à un plan de bourses d’études à la naissance de son premier enfant. Il payait chaque mois un certain montant et profitait des intérêts et des subvention­s du gouverneme­nt.

7800 $ DE FRAIS

En confiance, le père de famille a ouvert des plans pour ses trois autres enfants auprès de la Fondation Consultant­s C.S.T. inc.

Mais quelques jours après avoir adhéré au programme pour son plus jeune, M.Segalovich a décidé de transférer tout son argent dans un régime de sa banque puisqu’il le trouvait plus avantageux.

C’est à ce moment qu’il a constaté qu’il devrait payer 7800$ de frais d’adhésion sur les quelque 44000$ amassés au cours des années pour ses trois enfants, soit près de 20 % de l’argent accumulé.

À cet égard, M. Segalovich estime que les Fondations de bourses d’études contrevien­nent au règlement québécois qui les régit.

C’est d’ailleurs ce que plaide son avocat Joey Zuckran, de LPC avocats inc., dans le recours collectif. Selon eux, le montant exigé pour les frais d’adhésion ne devrait pas dépasser 200 $ par plan. Dans ce cas, M. Segalovich aurait dû payer 600$ de frais plutôt que 7800 $.

LOI RESPECTÉE

«C’est de l’argent que j’ai amassé petit à petit; je ne pourrai jamais le remettre dans le compte avant leurs études», se désole le jeune père.

S’il est accepté, le recours pourrait concerner quelque 60 000 Québécois, selon Me Zukran. De leur côté, les Fondations de bourses d’études n’ont pas voulu commenter le cas précis du recours collectif, mais assurent qu’elles respectent toutes les lois en vigueur.

«Chaque produit financier fait l’objet d’une vérificati­on annuelle de la part de tous les organismes de réglementa­tion nationale et provincial­e», a insisté la porte-parole de Consultant­s C.S.T. inc.

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Moshe Segalovich déplore d’avoir perdu en frais d’adhésion plus que ce qu’il avait économisé pour son plus jeune enfant.
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