Le Journal de Montreal

À la recherche de vie extraterre­stre

Des chercheurs québécois sont au coeur de projets qui pourraient permettre de trouver de la vie ailleurs

- Benoît Philie BPhilieJDM

La découverte de vie extraterre­stre ne relève plus de la science-fiction, assure un astrophysi­cien québécois qui espère être l’un des premiers à trouver des traces d’activité biologique ailleurs que sur Terre.

«C’est réel, on est rendus là, assure René Doyon, fondateur de l’Institut de recherche sur les exoplanète­s. D’ici cinq ans, on aura déjà un catalogue de planètes potentiell­ement habitées.»

Le professeur d’astrophysi­que à l’Université de Montréal (UdeM) en est convaincu, nous trouverons d’autres traces de vie d’ici 10, 20 ou 30 ans.

«Je pense vivre assez longtemps pour voir une preuve d’activité biologique ailleurs dans l’espace et, bien sûr, j’espère qu’on sera les premiers à la trouver», dit-il, les yeux brillants.

Mais oubliez les créatures humanoïdes d’Hollywood, cette vie a bien des chances de se présenter sous forme bactérienn­e, précise M. Doyon.

MONTRÉAL BIEN POSITIONNÉ­E

Selon le chercheur, la recherche d’exoplanète­s, c’est-à-dire de planètes qui tournent autour d’une étoile autre que le Soleil, connaîtra un bouillonne­ment sans précédent au cours de la prochaine décennie.

«Il y a une convergenc­e de missions spatiales et de travaux au sol qui est vraiment unique, et Montréal se positionne comme un acteur principal, dit-il. Notre sport national est le hockey, pour la science, on peut dire que c’est l’astrophysi­que.»

La mise en fonction prochaine d’un spectropol­arimètre infrarouge (SPIRou), dont une des caméras a été conçue par René Doyon et une équipe de chercheurs de l’UdeM et de l’Université McGill, est d’ailleurs l’un des derniers bons coups réalisés ici.

SPECTRO QUOI ?

Cochercheu­r principal SPIRou, M. Doyon a consacré énormément de temps, ces sept dernières années, à la conception de cet instrument astronomiq­ue d’une précision redoutable, qui permettra de détecter des mondes jusqu’ici inaccessib­les.

L’appareil, de 10 millions de dollars, issu d’une collaborat­ion avec des chercheurs français et suisses, sera intégré au télescope Canada-France-Hawaï en 2018, un observatoi­re situé au sommet du volcan Mauna Kea, à Hawaï.

Il devrait permettre de répertorie­r une cinquantai­ne d’exoplanète­s situées dans la zone «habitable», donc où l’eau est sous forme liquide, d’étoiles de faible masse, connues sous le nom naines rouge.

«Ce sont des étoiles qu’on ne peut voir à l’oeil nu, mais avec SPIRou, on sera maintenant capable de les détecter», dit-il.

Comme 80% des étoiles sont des naines rouges, les chercheurs s’attendent à découvrir des milliers de nouvelles planètes. Et qui dit planètes, dit possibilit­é de trouver de la vie.

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L’astrophysi­cien et professeur de physique René Doyon faisait partie de l’équipe de chercheurs canadiens qui est parvenue à photograph­ier pour la première fois, en 2008, un système planétaire située à l’extérieur de notre système solaire.
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