Le grand retour est réussi
La Continental est de retour chez Lincoln! Après 15 ans d’absence, ce modèle reprend vie et devient le nouveau véhicule phare de la marque de luxe américaine.
En ressuscitant un nom aussi mythique, Lincoln lance un message clair. On veut redorer l’image d’une compagnie qui en a cruellement besoin.
Et le constructeur américain n’a pas fait les choses à moitié.
UN STYLE CLASSIQUE
D’un point de vue esthétique, difficile de critiquer la nouvelle Continental. Très large et très basse, elle adopte des proportions quasi exemplaires. À l’arrière, les feux vont d’un bout à l’autre du véhicule, ce qui lui confère un design classique qui respecte une familiarité avec les autres modèles de la marque.
Le coup de grâce esthétique de la Continental toutefois se situe sur les côtés. En intégrant les poignées de porte à même la moulure de celles-ci, Lincoln réussit à les faire disparaître comme par magie. On a ainsi l’impression d’approcher un véhicule sans poignées. Résultat: un design nettement plus épuré.
L’habitacle, lui aussi très sobre, se veut d’une convivialité surprenante. Même à grande vitesse, l’insonorisation du véhicule demeure sans faille. Et si vous n’aimez pas le silence, le système audio Revel de 19 haut-parleurs offert en option risque de vous plaire.
Lincoln profite aussi de la résurrection de la Continental pour intégrer ses nouveaux sièges baptisés «Position Parfaite». Réglables de 30 manières différentes, ils offrent un confort au sommet de ce qui se fait dans l’industrie. C’est un équipement optionnel, mais à 750$, faudrait être fou pour s’en priver.
Dans le monde des voitures de luxe, il n’y a pas de limite au confort. La Continental peut même être livrée avec une fonctionnalité de massage. Oui, vous pouvez conduire en vous faisant masser!
SUR LA ROUTE
Qu’on se le dise, Lincoln n’a aucune prétention sportive avec sa nouvelle Continental. De l’aveu même de l’ingénieur chargé du véhicule, l’objectif n’était pas de rivaliser avec les modèles allemands au caractère plus sportif.
On nous présente ainsi une berline typiquement américaine, avec les avantages et les inconvénients qui viennent avec.
Pour le confort, rien à redire. Sur l’autoroute, cette voiture est un véritable charme. On se croirait quasiment dans son salon.
Dans des situations de conduite un peu plus dynamiques, par contre, l’avantage va aux produits allemands. Même en la configurant en mode Sport, la Continental conserve une suspension très molle. Trop molle.
Qu’on se comprenne. On est à des années-lumière des suspensions cotonneuses qui équipaient les vieilles Town Car. Mais Lincoln continue de prioriser le confort au détriment de la vigueur. Une question de priorités, tout simplement.
Cela ne veut pas dire que la Continental n’a rien dans le ventre. Son moteur de base, un V6 biturbo de 2,7 litres, développe 335 chevaux et 380 livres-pied de couple. Et pour quelques milliers de dollars supplémentaires, un autre V6 biturbo, de 3,0 litres celui-là, propose une puissance de 400 chevaux et de 400 livres-pied de couple.
Peu importe le moteur, la Lincoln Continental est équipée d’un rouage in-
tégral et d’une transmission automatique à six vitesses. La transmission, d’ailleurs, manque un peu de raffinement pour un véhicule aussi huppé. Les changements de rapports sont brusques, une particularité qui détonne par rapport au comportement général du véhicule. La Lincoln Continental propose aussi une multitude de technologies d’aide à la conduite, allant de la détection d’angles morts jusqu’au freinage automatique en cas de collision imminente. Le véhicule propose aussi une caméra à 360 degrés et un système de stationnement automatisé. Comme il s’agit d’un modèle si important pour la marque, on aurait bien aimé voir Lincoln aller encore plus loin. Un peu comme Mercedes l’a fait avec sa nouvelle Classe E, qui peut pratiquement se conduire toute seule avec son système Drive Pilot.
On offrira un tel système quand il sera au point, nous répond sagement Lincoln. En considérant les déboires qu’a connus Tesla au cours des derniers mois, ils n’ont peut-être pas tort...
Un prix compétitif
Un modèle de luxe, ça se paye. Pour sa première année de résurrection, la Lincoln Continental sera offerte à partir de 57 000 $, auxquels s’ajoutent des frais de transport et préparation de 1900 $.
Pour avoir droit au V6 de 3,0 litres, il faudra payer au minimum 63500$. Ce n’est pas à la portée de tout le monde, c’est vrai, mais dans son créneau, la Continental fait très bonne figure.
Chez Cadillac, par exemple, la CT6 n’est offerte qu’à partir de 63 995 $. Et à ce prix-là, vous n’avez droit qu’au petit moteur à quatre cylindres et aux deux roues motrices. Pour un peu moins, chez Lincoln, vous avez accès au V6 de 400 chevaux muni d’un rouage intégral. Le choix n’est pas trop dur à faire.
Chez les Allemands, la Continental se positionne quelque part entre deux gammes. Plus luxueuse et puissante que la Mercedes-Benz Classe E et que la BMW Série 5, elle ne peut tout de même pas se comparer aux Classe S et Série 7 de ce monde. De toute façon, à un prix qui dépasse les 100000$, celles-ci sont dans une autre ligue.
Lincoln a encore bien du chemin à faire pour redorer son image, mais l’entrée en scène de la Continental ne peut qu’être bénéfique. Enfin, on semble aller quelque part.