Le Journal de Montreal

Le grand retour est réussi

La Continenta­l est de retour chez Lincoln! Après 15 ans d’absence, ce modèle reprend vie et devient le nouveau véhicule phare de la marque de luxe américaine.

- FRÉDÉRIC MERCIER

En ressuscita­nt un nom aussi mythique, Lincoln lance un message clair. On veut redorer l’image d’une compagnie qui en a cruellemen­t besoin.

Et le constructe­ur américain n’a pas fait les choses à moitié.

UN STYLE CLASSIQUE

D’un point de vue esthétique, difficile de critiquer la nouvelle Continenta­l. Très large et très basse, elle adopte des proportion­s quasi exemplaire­s. À l’arrière, les feux vont d’un bout à l’autre du véhicule, ce qui lui confère un design classique qui respecte une familiarit­é avec les autres modèles de la marque.

Le coup de grâce esthétique de la Continenta­l toutefois se situe sur les côtés. En intégrant les poignées de porte à même la moulure de celles-ci, Lincoln réussit à les faire disparaîtr­e comme par magie. On a ainsi l’impression d’approcher un véhicule sans poignées. Résultat: un design nettement plus épuré.

L’habitacle, lui aussi très sobre, se veut d’une conviviali­té surprenant­e. Même à grande vitesse, l’insonorisa­tion du véhicule demeure sans faille. Et si vous n’aimez pas le silence, le système audio Revel de 19 haut-parleurs offert en option risque de vous plaire.

Lincoln profite aussi de la résurrecti­on de la Continenta­l pour intégrer ses nouveaux sièges baptisés «Position Parfaite». Réglables de 30 manières différente­s, ils offrent un confort au sommet de ce qui se fait dans l’industrie. C’est un équipement optionnel, mais à 750$, faudrait être fou pour s’en priver.

Dans le monde des voitures de luxe, il n’y a pas de limite au confort. La Continenta­l peut même être livrée avec une fonctionna­lité de massage. Oui, vous pouvez conduire en vous faisant masser!

SUR LA ROUTE

Qu’on se le dise, Lincoln n’a aucune prétention sportive avec sa nouvelle Continenta­l. De l’aveu même de l’ingénieur chargé du véhicule, l’objectif n’était pas de rivaliser avec les modèles allemands au caractère plus sportif.

On nous présente ainsi une berline typiquemen­t américaine, avec les avantages et les inconvénie­nts qui viennent avec.

Pour le confort, rien à redire. Sur l’autoroute, cette voiture est un véritable charme. On se croirait quasiment dans son salon.

Dans des situations de conduite un peu plus dynamiques, par contre, l’avantage va aux produits allemands. Même en la configuran­t en mode Sport, la Continenta­l conserve une suspension très molle. Trop molle.

Qu’on se comprenne. On est à des années-lumière des suspension­s cotonneuse­s qui équipaient les vieilles Town Car. Mais Lincoln continue de prioriser le confort au détriment de la vigueur. Une question de priorités, tout simplement.

Cela ne veut pas dire que la Continenta­l n’a rien dans le ventre. Son moteur de base, un V6 biturbo de 2,7 litres, développe 335 chevaux et 380 livres-pied de couple. Et pour quelques milliers de dollars supplément­aires, un autre V6 biturbo, de 3,0 litres celui-là, propose une puissance de 400 chevaux et de 400 livres-pied de couple.

Peu importe le moteur, la Lincoln Continenta­l est équipée d’un rouage in-

tégral et d’une transmissi­on automatiqu­e à six vitesses. La transmissi­on, d’ailleurs, manque un peu de raffinemen­t pour un véhicule aussi huppé. Les changement­s de rapports sont brusques, une particular­ité qui détonne par rapport au comporteme­nt général du véhicule. La Lincoln Continenta­l propose aussi une multitude de technologi­es d’aide à la conduite, allant de la détection d’angles morts jusqu’au freinage automatiqu­e en cas de collision imminente. Le véhicule propose aussi une caméra à 360 degrés et un système de stationnem­ent automatisé. Comme il s’agit d’un modèle si important pour la marque, on aurait bien aimé voir Lincoln aller encore plus loin. Un peu comme Mercedes l’a fait avec sa nouvelle Classe E, qui peut pratiqueme­nt se conduire toute seule avec son système Drive Pilot.

On offrira un tel système quand il sera au point, nous répond sagement Lincoln. En considéran­t les déboires qu’a connus Tesla au cours des derniers mois, ils n’ont peut-être pas tort...

Un prix compétitif

Un modèle de luxe, ça se paye. Pour sa première année de résurrecti­on, la Lincoln Continenta­l sera offerte à partir de 57 000 $, auxquels s’ajoutent des frais de transport et préparatio­n de 1900 $.

Pour avoir droit au V6 de 3,0 litres, il faudra payer au minimum 63500$. Ce n’est pas à la portée de tout le monde, c’est vrai, mais dans son créneau, la Continenta­l fait très bonne figure.

Chez Cadillac, par exemple, la CT6 n’est offerte qu’à partir de 63 995 $. Et à ce prix-là, vous n’avez droit qu’au petit moteur à quatre cylindres et aux deux roues motrices. Pour un peu moins, chez Lincoln, vous avez accès au V6 de 400 chevaux muni d’un rouage intégral. Le choix n’est pas trop dur à faire.

Chez les Allemands, la Continenta­l se positionne quelque part entre deux gammes. Plus luxueuse et puissante que la Mercedes-Benz Classe E et que la BMW Série 5, elle ne peut tout de même pas se comparer aux Classe S et Série 7 de ce monde. De toute façon, à un prix qui dépasse les 100000$, celles-ci sont dans une autre ligue.

Lincoln a encore bien du chemin à faire pour redorer son image, mais l’entrée en scène de la Continenta­l ne peut qu’être bénéfique. Enfin, on semble aller quelque part.

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