Le Journal de Montreal

L’arbitrage sous la loupe

- Stéphane Cadorette stephane.cadorette @quebecorme­dia.com

Pour la première fois après des années de vaches grasses, la NFL voit ses cotes d’écoute baisser de façon significat­ive. La mauvaise qualité de l’arbitrage n’est que l’un de nombreux facteurs pouvant expliquer cette chute, mais régler ce problème doit être une priorité.

Certains font valoir que l’élection présidenti­elle américaine a beaucoup monopolisé l’attention. Mais la NFL devrait plutôt se regarder dans le miroir.

Une ligue au sein de laquelle l’émotion semble de plus en plus tabou, où des matchs s’étirent indument et où les officiels influencen­t trop souvent les résultats court à sa propre perte.

Lundi soir, les téléspecta­teurs ont eu droit à un spectacle exceptionn­el lors du duel entre les Bills et les Seahawks. Or, les arbitres en place ont ridiculeme­nt erré à la fin de la première demie en omettant de punir les Seahawks pour rudesse à l’endroit du botteur des Bills. Ces mêmes Bills ont ensuite été pénalisés pour avoir retardé la partie lorsque le botteur est retourné au banc pour recevoir des soins, situation qui a mené à un placement plus long, sur 54 verges, qui a finalement avorté.

Dans les deux cas, comme à plusieurs autres reprises depuis deux ans, la Ligue a ensuite admis les erreurs. Trop peu, trop tard, puisque les Bills en ont payé l’injuste prix.

CHASSE AUX CÉLÉBRATIO­NS

Pendant qu’on se plante royalement sur des décisions, la guerre au plaisir bat son plein. Récemment, le receveur des Giants Odell Beckham Jr a reçu une amende de 24 309 $ parce qu’il avait osé retirer son casque en quittant le terrain. Vous avez bien lu…

Son coéquipier, l’ailier défensif Owa Odigizuwa, a quant à lui vu son compte maigrir de 12 154 $ parce qu’il avait feint de prendre une photo du maraudeur Landon Collins, qui a inscrit un touché sur un retour d’intercepti­on.

L’ailier rapproché des Redskins, Vernon Davis, a vu sa paie réduite de 12 154 $ parce qu’il avait, après un touché, imité un lancer de basketball, pardessus les poteaux des buts.

Bref, pour éliminer toute forme d’émotion et robotiser le sport, les arbitres sont aux aguets. Pour prendre des décisions critiques, ils bafouillen­t.

L’ESSENTIEL ET LE TEMPS PARTIEL

Quant aux matchs qui traînent parfois en longueur, selon ESPN Stats & Info, le nombre de pénalités par match est en hausse de 19,5 % par rapport à 2009.

Depuis l’an dernier, les hausses les plus fulgurante­s concernent les pénalités pour provocatio­n (220 %) et conduite antisporti­ve (56 %).

Bref, trop de mouchoirs, trop de peccadille­s, trop d’influence sur la durée, la fluidité et le résultat des matchs. L’effet ne peut être que néfaste sur le produit et sur les cotes d’écoute.

À quand des officiels à temps plein plutôt qu’à temps partiel, formés par une ligue qui souhaite mettre l’accent sur l’essentiel plutôt que de chasser les sorcières?

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En rendant plusieurs décisions douteuses, les arbitres s’attirent les remontranc­es de nombreux joueurs et entraîneur­s, notamment celles du pilote des Bills, Rex Ryan.
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