Le Journal de Montreal

663 cols bleus veulent la destitutio­n de leur présidente

Plus de 600 cols bleus de Montréal réclament un vote de destitutio­n contre leur chef controvers­ée

- Christophe­r Nardi @ChrisGNard­i christophe­r.nardi@quebecorme­dia.com

Des centaines de cols bleus montréalai­s demandent la destitutio­n de la controvers­ée présidente de leur syndicat ainsi que de trois autres hauts gradés, a appris Le Journal.

Les jours de Chantal Racette à la tête des cols bleus pourraient être comptés.

Un membre du comité exécutif du local 301 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) a déposé hier au bureau provincial qui chapeaute le syndicat une pétition signée par 663 cols bleus exigeant la tenue d’un vote officiel de destitutio­n contre la présidente, le vice-président ainsi que le trésorier et l’archiviste.

«La présidente Racette gère le syndicat comme une dictature, c’est inacceptab­le. Il n’a fallu que trois jours pour recueillir plus de 600 signatures, et on n’a pas encore fini de faire le tour de tous les travailleu­rs. On veut du changement et ces gens veulent une nouvelle présidence», affirme Luc Bisson, membre de l’exécutif syndical qui a déposé la pétition.

Mme Racette a vécu une année tumultueus­e en 2016 après avoir traité une juge de «crisse de folle», avoir fait installer des GPS sur la voiture de deux directeurs du syndicat et ensuite avoir perdu un vote de confiance symbolique en décembre. Sans compter ses déboires judiciaire­s (voir texte ci-contre).

DEUX PLAINTES

La goutte qui a fait déborder le vase est venue vendredi dernier, quand Mme Racette a envoyé un communiqué interne convoquant tous les cols bleus à un nouveau vote de confiance «consultati­f» demain.

Dans cet avis, elle indique que l’image d’un syndicat «divisé» aurait des conséquenc­es «catastroph­iques» sur d’éventuelle­s négociatio­ns, et invite l’ensemble des membres à venir montrer qu’ils sont «solidaires» et «unis».

«Il y a des membres qui n’ont pas reçu l’invitation au vote qui est dans deux jours et il va y avoir un vote sans contrôle où le résultat ne pourra être vérifié. Ce rallye est une perte de temps et d’argent totale […] et il faut faire annuler ce rallye illégal», dénonce Claude Sauvé, un directeur syndical.

Celui-ci fait partie d’un groupe de 9 des 16membres de l’exécutif qui ont envoyé deux plaintes aux instances nationales et québécoise­s du SCFP exigeant une «interventi­on immédiate» auprès du syndicat.

Selon nos sources, certains espèrent même que le «301» soit mis sous tutelle.

«Il faut absolument mettre fin à ce cirque et annuler ce faux vote, qui va totalement à l’encontre des statuts et règlements du syndicat», martèle M. Bisson, qui a rédigé la deuxième plainte.

Le SCFP-Québec a confirmé la réception des documents, mais n’a pas voulu commenter. Le porte-parole de la présidente Racette n’a pas rappelé Le Journal.

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Chantal Racette, entourée de ses avocats au palais de justice de Montréal hier, n’a pas voulu commenter sa condamnati­on.
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