Condamnés à 103 000 $ d’amende
Le syndicat des cols bleus de Montréal et quatre de ses dirigeants, dont la présidente Chantal Racette, devront payer 103 000 $ pour un outrage au tribunal lors d’une grève illégale en décembre 2015.
«Le respect d’une ordonnance [de la cour] est primordial dans une société démocratique, les gestes posés par le syndicat et sa présidente ne peuvent être tolérés et doivent être sanctionnés sévèrement», a déclaré le juge Michel Déziel juste avant la condamnation, hier.
La grève illégale avait eu lieu le 8 décembre 2015, au lendemain de l’interdiction par un tribunal de tout débrayage.
Lors du procès, les cols bleus avaient plaidé l’ignorance, mais le juge n’avait pas retenu cette version. Outre le syndicat et Mme Racette, il avait aussi condamné les membres de l’exécutif Michel Martin, Jacques Rochon et Michel Jeannotte.
«La présidente Mme Racette assume totalement la responsabilité [de l’outrage]», a toutefois précisé Me Jacques Lamoureux, qui représente les cols bleus.
QUI VA PAYER ?
Le syndicat devra payer 50 000 $, tout comme Mme Racette. Les trois autres membres de l’exécutif devront quant à eux verser 1000 $ chacun. Mme Racette n’a pas voulu dire si elle allait payer l’amende elle-même ou si le syndicat allait payer sa part.
Notons que, de ce montant, presque la moitié sera versée à l’Accueil Bonneau, à la demande des cols bleus.
La nouvelle n’a pas manqué de réjouir Aubin Boudreau, directeur général de l’organisme sans but lucratif.
«Ça permettra de financer pendant un an un poste d’intervenant, qui fera de l’accompagnement auprès des itinérants, a-t-il déclaré. Nous sommes heureux que les cols bleus aient pensé à nous.»
Le reste de l’argent, soit 53 000 $, ira toutefois à la justice.
«Les gestes sanctionnés ont entraîné des procédures judiciaires et les coûts de l’administration de la justice sont élevés, a rappelé le juge. De tels frais doivent être compensés.»