Chrystia Freeland est-elle sur une liste noire des Russes ?
OTTAWA | (Agence QMI) La nomination de la ministre Chrystia Freeland aux Affaires étrangères n'a pas mis de temps à soulever une certaine interrogation, pour ne pas dire une certaine controverse, hier.
Du reste, aussitôt nommée, Mme Freeland marche déjà sur des oeufs face à ses interlocuteurs russes.
En 2014, Mme Freeland ainsi que d’autres députés conservateurs, libéraux et néodémocrates avaient été interdits de séjour en Russie, dans la foulée de la crise ukrainienne.
Questionnée à savoir si son nom figurait toujours sur cette liste noire, Mme Freeland a répondu: «Je ne sais pas. C’est une question pour la Russie.»
UN MINISTÈRE SCINDÉ
Ayant vécu durant quatre ans à Moscou, Mme Freeland se dit «profondément attachée» à la culture et la langue russe, qu’elle maîtrise.
Par ailleurs, outre le ministère des Affaires étrangères, le premier ministre Justin Trudeau a choisi de confier à Mme Freeland le dossier des échanges commerciaux entre le Canada et les États-Unis, dont celui du bois d’oeuvre.
C'est dire que François-Philippe Champagne, député de Saint-Maurice-Champlain, hérite du titre de ministre du Commerce international, mais son portefeuille est toutefois amputé d’un gros morceau.
Le dossier des échanges commerciaux entre le Canada et les États-Unis – dont celui du bois d’oeuvre – a été pris des mains de M. Champagne avant même qu’il ne puisse s’en saisir, pour être confié à Mme Freeland.
«Francois-Philippe va avoir énormément de pain sur la planche», a assuré malgré tout M. Trudeau en point de presse, en faisant référence au libreéchange avec l’Europe et l’Asie.
L’avocat de formation n’y voit pas un signe que le premier ministre souhaite d’abord le mettre à l’essai avant de lui donner plus de responsabilités.
«Il faut se rappeler qu’il y a énormément de relations qu’il faut développer comme pays. La planète, c’est grand. Alors, avoir quelqu’un qui peut se dédier à ça, je pense que c’est la bonne chose à faire», a déclaré M. Champagne à l’issue de son assermentation.
TRUDEAU SE DÉFEND
M. Trudeau s’est d'autre part défendu d’avoir accepté de passer ses vacances des Fêtes dans l’île privée d’un riche philanthrope, et se dit «impatient» de répondre aux questions de la commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique sur ce sujet.
M. Trudeau et sa famille ont récemment séjourné dans le domaine privé des Bahamas de l’Aga Khan, qui est aussi le chef spirituel de quelque 15 millions d’ismaéliens.