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Quatorze mois après la mise en place de son gouvernement, Justin Trudeau a décidé de brasser ses cartes.
Certains diront que le premier ministre est bien avisé d’effectuer des modifications à l’équipe ministérielle même si, après avoir balayé du revers de la main quelques controverses, les taux de satisfaction affichés dans les sondages demeurent incroyablement élevés. L’attitude du PM pourrait être considérée comme étant proactive, alors qu’il souhaite envoyer un message de renouveau dès les tout premiers signes de fissures dans la fondation bétonnée de son gouvernement.
DION
Le signal envoyé par l’éjection de Stéphane Dion au titre de ministre des Affaires étrangères n’est pas dépourvu de tout sens non plus. Ce dernier ne semblait pas outillé pour représenter avec aplomb les intérêts canadiens alors que de nouveaux liens devront être tissés entre le Canada de Trudeau et les USA de Trump. Il s’agit d’une fin de carrière en queue de poisson pour le politicien mal aimé des Québécois. Reste à voir si le baume diplomatique proposé par son chef saura panser la plaie vive du père de la Loi sur la clarté référendaire.
RISQUE
Au final, il y a un tout de même un risque dans la stratégie de notre suave premier ministre. D’ordinaire, un chef de gouvernement décide de remanier ses troupes pour mettre en valeur des nouveaux visages, ou cacher ceux qui font l’effet d’une maladie honteuse. Dans le cas de Justin Trudeau, il est à la barre d’un oneman-show perpétuel depuis son élection.
La quasi-totalité des citoyens ne serait même pas en mesure de nommer plus de 2 ou 3 ministres du gouvernement fédéral. C’est donc dire que d’un point de vue strictement politique, le plan tient la route. Mais pour ce qui est la sacro-sainte image, si chère à Justin Trudeau, il pourrait bien avoir brûlé inutilement une cartouche.