Égaux ou spéciaux ?
Question aux gens qui font partie d’une minorité: voulez-vous être traités en égaux ou pas?
Parce que si vous voulez être traités en égaux, vous devrez accepter d’être critiqués et taquinés.
C’est comme ça que ça fonctionne: tu es mon égal? Tu ne veux pas que je te considère comme une toute petite chose fragile? T’es tanné qu’on te regarde de haut?
Tu veux faire partie de «la gang»?
Alors accepte qu’on te tire la pipe.
Arrête de capoter à la moindre blague.
MINOU ET PITOU
Vous n’avez jamais fait partie de bande de copains quand vous étiez jeunes, vous?
Quand on te taquine, quand on rit AVEC toi, quand on te tire la pipe, quand on t’agace, c’est parce qu’on te respecte.
C’est la preuve que tu fais partie de la gang.
Tu ne peux pas dire: «Traite-moi comme les autres, mais accorde-moi un statut spécial.»
T’es dans la gang ou t’es pas dans la gang.
Tu es musulman et tu veux être traité comme un Québécois à part entière? Parfait! Alors accepte qu’on rie de ta religion.
C’est comme ça que ça fonctionne au Québec: on rit de TOUTES les religions.
Tu es une femme et tu veux être traitée en égale? Super! Alors accepte qu’on te critique. Ne crie pas au sexisme et ne te roule pas en boule dans un coin dès que quelqu’un ose te faire un reproche.
Si j’ai le droit de dire que pitou est mal habillé pour aller à un gala, j’ai le droit de dire que minou est mal habillée pour aller à un gala. Arrête de jouer à la victime et de faire suer tout le monde.
Idem pour les homosexuels, les bisexuels, les transsexuels, les pansexuels, les trisexuels et les pas sexuels pantoute.
Si on a le droit de rire d’un gars hyper macho qui roule les mécaniques et se prend pour Rambo avec sa grosse Corvette et sa p’tite quéquette, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas rigoler en regardant La Cage aux folles. Dans ma gang, on peut rire de tout le monde.
LAFLAQUE
Je ne parle pas ici de faire des gags hyper dérogatoires qui visent à insulter, à blesser et à diminuer.
Ni d’imaginer la mort de quelqu’un et de s’en réjouir.
Je parle de se taquiner. De se niaiser. De rire entre nous de nos particularités.
Le jour où j’ai appris que la gang à Laflaque avait ajouté mon personnage à sa galerie de caricatures animées, avec un gros menton et les baguettes en l’air, je n’étais pas choqué. J’étais flatté. Ça prouvait que je faisais partie de «la gang».
Désolé pour les transgenres, mais la pub de Via Capitale n’était pas méchante, elle était drôle.
Elle démontrait que les transgenres font maintenant tellement partie de notre vie, de notre monde, de notre époque, qu’on pouvait intégrer un personnage de père transgenre dans un gag.
La science est maintenant rendue très loin. On peut transformer les hommes en femmes et les femmes en hommes.
Hâte qu’on puisse greffer un sens de l’humour à ceux qui n’en ont pas.