Le Journal de Montreal

Des caméras pour protéger les clients et les chauffeurs

Elles seront installées dans les taxis au cours de la présente année

- MARIE CHRISTINE TROTTIER ET CAMILLE GAIOR

L’installati­on de caméras obligatoir­es dans les taxis montréalai­s d’ici la fin de l’année pourrait rehausser le sentiment de sécurité chez les chauffeurs et leurs clients.

C’est notamment ce que croit Mouchine El Meliani. Quand il a acheté son taxi, il y a trois ans, il y a installé une caméra. «Ça m'a évité bien des problèmes», affirme-t-il.

Hier, quelques nouvelles règles encadrant l'industrie du taxi ont été adoptées à Montréal. Ainsi, les nouvelles caméras de surveillan­ce, évoquées en septembre 2015 lors de l’élaboratio­n de la politique du taxi, devront être installées en 2017 par les propriétai­res de taxi.

À la vue de sa caméra, certains clients de M. El Meliani «qui avaient l'air d'avoir de mauvaises intentions» se sont ravisés et ont rapidement quitté son véhicule. Il s'est même sauvé d'une accusation d'agression sexuelle de la part d'une cliente qui ne voulait pas payer. À l'arrivée de la police, il a insisté pour que sa cliente porte plainte. Lorsque la police lui a demandé pourquoi, il a pointé sa caméra. «C'était certain que mon avocat allait la démolir en cour», raconte-t-il. La policière l'a alors laissé partir et a arrêté la cliente. Depuis, il a installé une quinzaine de caméras dans les voitures de ses collègues, pour 350 $ chacune.

«La caméra, c'est bon, ça pourrait aider à découvrir plein de choses», croit Joseph-Érick Amy, dont le fils Pierre-Isnard a été tué dans son taxi à la fin mars dernier. Selon l'angle du tireur, une caméra aurait pu filmer quelques éléments permettant d'avancer l'enquête sur la mort de Pierre-Isnard Amy. Ces caméras pourraient aussi protéger la clientèle et faciliter les enquêtes policières, comme lors de la vague d'agressions sexuelles dans les taxis à l'automne 2014.

Téo Taxi a équipé ses 120 voitures de caméras pour 500 $ chacune et stocke les images sur un serveur externe afin que seule la police y ait accès.

AIDE FINANCIÈRE DEMANDÉE

«Pour les propriétai­res de taxis qui ont déjà du mal à recruter des chauffeurs, je ne vois pas comment ils vont pouvoir payer des caméras et rajeunir la flotte [des véhicules]», dit Wilson Jean-Paul, porte-parole du Regroupeme­nt des travailleu­rs autonomes Métallos (RTAM), qui espère, comme le BTM, que le gouverneme­nt les aidera à les financer.

Il déplore également que ces obligation­s ne s’appliquent pas aux chauffeurs Uber, dont l’activité est encadrée par un arrêté ministérie­l.

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Le chauffeur montréalai­s Mouchine El Meliani est bien fier d’avoir installé une caméra dans son taxi, il y a trois ans.

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