Aux ambulanciers de porter le camouflage
Ils ont enfilé leur « pantalon de clown » ce matin
« Ça a un effet quasi instantané, le public nous demande pourquoi on ne porte plus l’uniforme » – Réjean Leclerc, Syndicat du préhospitalier
Les ambulanciers de Montréal et de Laval suivent la parade entamée par les policiers et constables spéciaux en revêtant à leur tour le fameux pantalon de clown en guise de protestation.
Les Montréalais et les Lavallois verront plus de premiers répondants avec le pantalon différent du reste de l’uniforme. Depuis 6 h ce matin, les 960 ambulanciers d’Urgences-Santé portent le vêtement qui rappelle le camouflage militaire.
«Ça a un effet quasi instantané, le public nous demande pourquoi on ne porte plus l’uniforme. On leur dit qu’on trouve que les négociations traînent, que la convention est échue depuis mars 2015», explique Réjean Leclerc, président du Syndicat du préhospitalier de Montréal et Laval, rattaché à la CSN.
Ses membres avaient utilisé le même moyen de pression en 2012, et de nouveau en 2013, rappelle-t-il.
Hier, le trésorier du syndicat, Lucien Gagnon, distribuait des pantalons à ses membres à l’hôpital Santa-Cabrini, dans Saint-Léonard.
«J’en ai déjà cinq paires», blague son collègue Barney Wexlear, ambulancier depuis 34 ans. «À la fin de chaque quart de travail, on doit rester 30, 45 minutes de plus sans être payés pour rendre service à nos collègues», se plaint-il. En plus, selon son syndicat, trop peu d’ambulances sont sur la route, ce qui induit des délais pour les usagers.
GRÈVE
Les questions du salaire, de la charge de travail et des retraites sont toujours à régler entre Urgences-Santé et le syndicat des ambulanciers, qui promet de déposer une demande de grève «très bientôt». Toutes les tâches non essentielles seront abandonnées. Chez Urgences-Santé, on ne se formalise pas de cette façon de protester. «On respecte leur droit d’utiliser des moyens de pression. Nous assurerons que les services à la population ne soient pas affectés», dit le porte-parole Benoît Garneau. Les ambulanciers rattachés à la FTQ, près de 600 en Montérégie, dans Lanaudière et en Mauricie, ne changent pas leur uniforme, mais prévoient aussi entamer des démarches de grève dès le mois prochain.