Les syndicats expriment leurs réserves
QUÉBEC | Les syndicats ont des réserves quant à l’utilisation de caméras dans les chambres des résidents des CHSLD.
S’ils ne sont pas formellement opposés à l’usage de caméras dans les CHSLD, les syndicats sont réfractaires à ce que les employés des établissements soient épiés de la sorte à longueur de journée dans le cadre de leur travail. Selon le président de la FTQ, Daniel Boyer, cette pratique «bafoue des droits fondamentaux».
«Ce que ça peut faire, c’est faire en sorte que les gens vont y réfléchir à plus d’une fois avant de poser des gestes ingrats et des gestes qui atteignent la dignité des gens», a insisté la ministre Francine Charbonneau, en marge des consultations sur le projet de loi 115 sur la maltraitance envers les aînés.
«On ne veut pas minimiser la maltraitance, loin de là, mais la solution n’est pas dans les caméras. Ce qu’il faut, c’est hausser les investissements pour offrir un meilleur service», dit Guy Laurion, de la Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN.
TOUS DES DÉLINQUANTS
«Les caméras cachées, c’est comme si on prétendait que l’ensemble des gens ou une majorité des préposés aux bénéficiaires étaient délinquants, ce n’est pas le cas. Je suis un ancien préposé aux bénéficiaires, d’ailleurs j’ai fait ça pendant sept ans, j’ai vu que du bon monde, ou à peu près», a plaidé M. Boyer.
Selon lui, la présence de caméras devrait être autorisée seulement lorsqu’on a des motifs sérieux de croire qu’une personne est victime de mauvais traitements.
Il signale qu’un syndicat affilié à la FTQ s’est d’ailleurs adressé à la Cour d’appel concernant le droit ou non des résidents à installer des caméras dans leur chambre.
Mais selon la bâtonnière du Québec, Me Claudia Prémont, une personne âgée qui réside en CHSLD est libre de faire ce qu’elle veut dans sa chambre «parce qu’elle est considérée comme étant chez elle». — Avec la collaboration
de Stéphan Dussault