Le Journal de Montreal

D’anciens responsabl­e poursuivis pour les détentions abusives ?

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WASHINGTON | (AFP) La Cour suprême des États-Unis a examiné hier la question de savoir si d’anciens hauts responsabl­es gouverneme­ntaux pouvaient être poursuivis pour les détentions abusives qui se sont déroulées après les attentats du 11 septembre 2001.

Sont notamment concernés l’ex-ministre de la Justice John Ashcroft et l’ancien directeur du FBI Robert Mueller qui, au côté d’autres responsabl­es de l’administra­tion de George W. Bush, affirment bénéficier d’une immunité.

750 IMMIGRÉS ARRÊTÉS

Dans le sillage des attaques qui avaient frappé New York et Washington, les autorités américaine­s avaient interpellé et placé en détention plus de 750 immigrés, en se fondant parfois sur une simple dénonciati­on transmise à la police par un particulie­r.

Les plaignants disent avoir été ciblés, car musulmans ou d’origine arabe, sans autre raison valable.

Ils ont relaté avoir été écroués à l’isolement, cantonnés plus de 23 heures par jour dans leur cellule minuscule, avoir été victimes d’insultes et d’abus physiques de la part des gardiens et privés de sommeil.

Arrêtés au prétexte d’un simple problème de permis de résidence ou attendant d’être blanchis de soupçons non précisés, ils ont ainsi été détenus pendant une durée de trois à huit mois selon les cas.

«Je peux comprendre qu’après des attentats qui ont fait 3000 morts la première réaction des autorités soit d’arrêter n’importe qui possibleme­nt impliqué», a déclaré hier le juge Stephen Breyer.

« SITUATION DIFFICILE »

Dans cette affaire, l’actuelle administra­tion Obama se retrouve en position de défendre l’administra­tion Bush.

L’ancien ministre de la Justice John Ashcroft a dû décider qui arrêter face à une «situation très difficile», a expliqué Ian Gershengor­n, qui représente en justice le gouverneme­nt des États-Unis.

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