Le Journal de Montreal

La réforme divise

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AGENCE QMI | Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) demande au gouverneme­nt Couillard de faire preuve d’audace afin de s’attaquer aux coûts du Régime de rentes du Québec (RRQ), alors que d’autres jugent que la réforme proposée ne permettra pas d’en donner plus à ceux qui en auront besoin.

Le gouverneme­nt du Québec tient des consultati­ons sur l’avenir du Régime de rentes du Québec. Selon le site de Retraite Québec, ces consultati­ons ont pour but de trouver des façons d’assurer plus d’équité entre les génération­s et de veiller à une pérennité du régime, tout en respectant la capacité de payer des travailleu­rs et des employeurs.

Le président-directeur général du CPQ, Yves-Thomas Dorval, croit qu’il faut donner un solide coup de barre. «La situation actuelle et future du régime va nécessiter des décisions audacieuse­s, telles que la possibilit­é d’augmenter l’âge auquel un travailleu­r peut percevoir sa rente du régime sans pénalité», a affirmé YvesThomas Dorval, dans un communiqué.

Il propose de faire passer l’âge d’admissibil­ité à 67 ans, ce qui selon le CPQ corrigerai­t une partie des problèmes.

STATU QUO

Pour sa part, l’Institut économique de Montréal (IEDM) prône le statu quo, ajoutant que toute bonificati­on du régime impliquera­it des contributi­ons supplément­aires et une diminution du revenu disponible pour les Canadiens.

«Élargir le régime public signifie en réalité imposer une nouvelle taxe sur la masse salariale, alors qu’il est déjà reconnu que ces taxes sont beaucoup trop élevées au Québec et nuisent autant aux travailleu­rs qu’à la compétitiv­ité des entreprise­s d’ici», a souligné Michel KellyGagno­n, président et directeur général de l’IEDM.

« INIQUITÉS »

Sur une tout autre note, l’Associatio­n québécoise des retraités des secteurs public et parapublic (AQRP) se dit déçue de la réforme proposée, qui apportera d’autres iniquités.

«Ceux qui auront davantage besoin de la Régie des rentes du Québec sont les travailleu­rs à faible revenu d’aujourd’hui. Ils n’arrivent pas à épargner suffisamme­nt et on propose pratiqueme­nt le statu quo. C’est inacceptab­le», a mentionné RoseMary Thonney, première vice-présidente de l’AQRP. L’Associatio­n déplore aussi qu’il n’y a rien de prévu pour la prestation de décès, pour les conjoints survivants, non indexée et qui resterait donc à 2500 $.

«Ce montant représente très souvent une charge importante pour les aînés à faible revenu qui doivent assumer ce fardeau. Il est temps de revoir à la hausse cette prestation», a affirmé André Bourget, deuxième vice-président de l’AQRP.

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