L’avenir mis à nu
Prédire les prochains mois plutôt que de faire le bilan de l'année précédente, c'est le malin plaisir auquel se sont adonné Fabien Cloutier et la bande de La soirée est (encore) jeune hier, lors de la première médiatique de Prédictions 2017 au Théâtre St-Denis.
Le collectif a pu ainsi sortir du cadre traditionnel des revues de fin d'année, sans toutefois faire abstraction des événements de 2016, qui ont servi de canevas aux malicieuses prophéties.
Dès l’ouverture, les propos sont incisifs et baveux, Jean-Philippe Wauthier égratignant aussitôt son coanimateur au dernier gala des Prix Gémeaux : «Je rêve de revenir sur ces planches sans Éric Salvail».
BOYS CLUB ASSUMÉ
Le «boys club», très assumé, se livre à une satire de l’information. À la barre du bulletin de nouvelles satirique, l’animateur des Dieux de la danse est cinglant en chef d’antenne. «J’ai testé quelques gags sur Patrick Lagacé et n’ai eu que de bons commentaires du SPVM», a-t-il dit.
Tout passe dans le tordeur, la course à la chefferie du PQ (qui sera meilleur en 2017, promet-on), les élections américaines, les médias, la culture, le sport, Gaétan Barrette spécialisé en système digestif, etc.
Le sketch sur les grands disparus vaut son pesant d’or. Au nombre de ceux qui nous ont quittés en 2017, Justin Trudeau piétiné par un char allégorique pendant qu’il prenait un selfie, Québec solidaire, Maxime Bernier «le meilleur de la gang pour faire des phrases» et Les Soeurs Boulay qui laisse dans le deuil Linda Lemay, pour ne nommer que ceux-ci.
Fabien Cloutier s’intègre parfaitement dans le décor. Ses répliques sont corrosives et crues.
PARI RÉUSSI
Le défi pour Jean-Philippe Wauthier et sa bande était de transposer leur talk-show sur les planches. Un pari réussi par tous, chacun dans sa zone de confort. Le spectacle déboule au rythme des répliques cinglantes pendant 1 h 40, sans entracte. En bout de ligne, Prédiction 2017 a tout pour plaire. Décidément, une formule à renouveler en 2018.