Le Journal de Montreal

Hommage aux Expos

- MARC DE FOY marc.defoy@quebecorme­dia.com

L’élection de Tim Raines au Panthéon du baseball évoque de beaux souvenirs aux amateurs québécois qui l’ont vu jouer. Son entrée au temple de la balle constitue aussi un témoignage à l’excellence du système de recrutemen­t et de développem­ent qui existait chez les Expos.

Pendant plusieurs années, le réseau de filiales des Expos fut classé parmi les meilleurs du baseball majeur.

Les Expos avaient le don de dénicher de bons jeunes joueurs et de les amener dans les ligues majeures. Les trois joueurs des Expos qui ont leur place à Cooperstow­n aujourd’hui, Gary Carter, Andre Dawson et Raines, n’étaient pas des choix de première ronde. Imaginez, Dawson avait été repêché en 11e ronde en 1975! L’année suivante, il faisait ses débuts avec les Expos, alors que l’équipe vivait ses derniers moments au parc Jarry.

C’était le début de la Phase II, slogan que les Expos avaient utilisé pour faire le pont entre leurs équipes des premières années qui regroupaie­nt des joueurs venant des autres organisati­ons des majeures et les éditions à venir formées de joueurs de la maison.

Les Expos regorgeaie­nt de joueurs élevés dans l’organisati­on lorsqu’ils sont devenus compétitif­s à la fin des années 1970. L’équipe comptait quatre choix de première ronde, soit Steve Rogers qui avait été repêché quatrième en 1971; Warren Cromartie qui avait été sélectionn­é cinquième en 1973; Bill Gullickson qui avait été choisi deuxième en 1977; et Tim Wallach qui était parti au 10e rang en 1979.

Et que dire des Ellis Valentine (choix de deuxième ronde en 1972), Larry Parrish (joueur autonome mis sous contrat en 1972), Scott Sanderson (choix de troisième ronde en 1977) et Charlie Lea (choix de neuvième ronde en 1978)!

Valentine avait l’étoffe d’un futur membre du panthéon, mais son manque de sérieux a foutu en l’air ce qui devait être une grande carrière.

Dommage.

L’ÉQUIPE DE 1994

La fameuse édition de 1994, qui a raté son rendez-vous avec la Série mondiale en raison d’une grève des joueurs, réunissait également plusieurs joueurs provenant de l’organisati­on.

Pensons à Larry Walker (joueur autonome mis sous contrat en 1984); à Mel Rojas (joueur autonome embauché en 1985); à Marquis Grissom (choix de troisième ronde en 1988); à Will Cordero (joueur autonome embauché en 1988); et à Rondell White (choix de première ronde en 1990).

Plusieurs de ces joueurs auraient connu des carrières plus longues à Montréal si les Expos avaient eu les moyens de les payer selon les normes du marché.

EXCELLENT FRAPPEUR

Quand on pense à Raines, on se rappelle surtout sa vitesse sur les sentiers et son talent pour voler des buts. Mais il avait aussi un bon oeil au bâton, lui qui était frappeur ambidextre. Son talent au bâton lui a permis d’être productif autant comme troisième frappeur que premier.

Raines a frappé 2605 coups sûrs au cours de sa carrière, mais il a obtenu aussi 1330 buts sur balles. Cela veut dire qu’il aurait pu franchir le plateau des 3000 coups sûrs si 30 pour cent de ses buts sur balles avaient été bons pour des coups sûrs.

Maintenant qu’il a rejoint Carter et Dawson au panthéon, il ne reste plus qu’à attendre le tour de Vladimir Guerrero, qui viendra plus tôt que tard.

Un jour, qui sait?, les numéros portés par ces quatre joueurs seront peut-être bien en vue dans un nouveau stade de baseball à Montréal.

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