Le Journal de Montreal

En prison pour une durée « indétermin­ée »

Le braqueur se décrivait comme poli et attentionn­é

- Michaël nguyen

Un braqueur «gentleman» spécialisé dans les attaques de bars, mais qui avait aussi volé une réplique d’un violon Stradivari­us valant 60 000 $, a été envoyé au pénitencie­r sans savoir s’il pourra un jour être libéré.

«Une peine moins sévère ne protégera pas le public», a tranché hier la juge Sylvie Kovacevich dans le dossier de l’accusé Raynald Leblanc.

Le braqueur de 44ans a accueilli cette décision en se pinçant les lèvres, sans dire un mot. Depuis des mois, il se battait pour éviter l’étiquette de délinquant dangereux avec peine indétermin­ée, qui est réservée aux pires criminels.

«Depuis 1992, ses délits se succèdent avec peu d’accalmies, sauf quand il est en milieu carcéral, a mentionné la juge. Force est de constater qu’il n’est pas en mesure de se contrôler.»

STRADIVARI­US

À titre d’exemple, en 1998, Leblanc avait volé dans une voiture une réplique d’un célèbre violon Stradivari­us, d’une valeur de plus de 60 000 $. Le violon avait été retrouvé en 2014 et rendu à son propriétai­re.

«Je m’excuse au propriétai­re. Avoir su, je ne pense pas que je l’aurais pris», a dit Leblanc hier, au palais de justice de Montréal, en se reconnaiss­ant coupable de ce crime 19 ans plus tard.

Les plus récents crimes de Leblanc remontent pour leur part à 2010 et 2011, quand il s’en était alors pris à six bars du Plateau-Mont-Royal ainsi qu’à une banque, récoltant un pactole de 65500$ qui aurait surtout servi à acheter des stupéfiant­s.

« GENTLEMAN »

Le braqueur avait toutefois assuré que, même s’il sévissait parfois avec une fausse arme à feu, il faisait attention et restait poli avec les victimes. Et il ciblait les bars plutôt que des maisons, car «les gens se sentent plus en danger lorsque la quiétude de leur domicile est dérangée», avaitil dit. Leblanc s’était plus tard ravisé en disant saisir la violence de ses actes, mais c’était trop peu trop tard.

Lorsqu’un criminel écope d’une telle sentence, son cas est évalué une première fois par les libération­s conditionn­elles après sept ans d’incarcérat­ion.

S’il représente encore un danger pour la société, il restera détenu et son cas sera réévalué tous les deux ans.

«La balle est dans son camp», a commenté Me Rachelle Pitre de la Couronne.

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raynald leBlanc Condamné

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