Le Journal de Montreal

Coderre veut examiner les horaires des cols bleus

Il est sensible à la « culture du temps supplément­aire »

- Christophe­r Nardi

Le maire de Montréal Denis Coderre promet de se pencher sur la «culture du temps supplément­aire» qui règne dans son arrondisse­ment et se dit «très sensible» à la situation rapportée jeudi par Le Journal.

Un arbitre de griefs a constaté dans une décision récente que les cols bleus dans Ville-Marie font une quantité de temps supplément­aire «astronomiq­ue».

«On est toujours en train de nous pencher là-dessus. Mais avec votre article et les données présentées par l’arbitre, on a encore plus de données pour examiner la situation», a lancé le maire lors d’un point de presse hier.

Certains cols bleus de Montréal vont jusqu’à prendre des vacances pendant leur quart régulier de travail dans le but de se faire rappeler en temps supplément­aire payé à taux et demi, a souligné l’avocat Marcel Morin.

CHANGER LA CULTURE

L’ancien directeur des ressources humaines à la Ville, Jean-Yves Hinse, a notamment indiqué au Journal qu’il avait déjà entendu parler de cols bleus qui prétextaie­nt être malades pour avoir congé, dans l’espoir d’être rappelés dans l’urgence. «Ce n’était pas fréquent, mais il y a certains cols bleus qui sont accros au temps supplément­aire.»

«On est en train de changer la culture. Quand je suis arrivé, on me parlait de budget historique […] Depuis, on a coupé dans les dépenses pour la première fois en 30 ans. On a donc démontré qu’on est très sensibles à ces questions», a assuré hier le maire Coderre.

Il a aussi souligné que la Ville applique depuis 2013 une directive qui oblige un col bleu à prendre 36 heures de repos après avoir travaillé six jours de suite.

Dans sa décision, l’arbitre Morin a d’ailleurs donné raison à la Ville dans son litige l’opposant au syndicat des cols bleus. Les deux partis ne s’entendaien­t pas à savoir si une employée avait le droit de travailler sept jours de suite grâce au temps supplément­aire.

L’ARRONDISSE­MENT NIE

Pour sa part, l’arrondisse­ment nie avoir perdu le contrôle des heures de ses cols bleus.

«L’arrondisse­ment travaille à mieux contrôler le nombre d’heures supplément­aires travaillée­s, entre autres grâce aux efforts mis dans la formation qui ont permis l’optimisati­on des opérations. De plus, un encadremen­t plus rigoureux a été mis en place», a indiqué par courriel la porte-parole Joan Lacasse.

D’un autre côté, la chef de Projet Montréal, Valérie Plante, se dit «très préoccupée» par ces faits dans Ville-Marie et compte interroger la direction quant à la gestion des horaires des cols bleus.

« avec votre article et les données présentées par l’arbitre, on a encore plus de données pour examiner la situation » – Denis Coderre

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En marge d’une rencontre avec Bonhomme Carnaval à Montréal, le maire Denis Coderre a indiqué qu’il était «très sensible» à la gestion des heures supplément­aires.

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