Coupable d’avoir tenté de tuer une fillette
L’accusé avait inventé une histoire rocambolesque
Un Montréalais qui avait inventé une histoire rocambolesque afin d’être acquitté de tentative de meurtre sur une fillette de 11 ans a finalement perdu son pari.
«La version de l’accusé ne soulève aucun doute raisonnable», a tranché la juge Kovacevich, hier, avant de condamner l’accusé de 45 ans.
L’homme, qui ne peut être nommé afin de protéger l’identité de l’enfant, espérait toutefois être blanchi de son crime remontant à mai 2013.
À l’époque, il logeait chez une mère et sa petite de 11ans dans l’arrondissement Saint-Laurent à Montréal. La petite considérait l’homme comme son oncle.
Un soir, alors qu’il était seul avec la petite, il l’avait étranglée avec une corde à danser.
«La victime s’est réveillée dans une ruelle, elle avait vraisemblablement été laissée pour morte», a expliqué la juge Sylvie Kovacevich.
Le mobile du crime n’a jamais été élucidé.
« DEUX NOIRS »
Plutôt que de paniquer, la victime était allée chercher de l’aide. D’abord chez un voisin, puis chez une amie.
«Il a pris une corde, il l’a mise autour de mon cou et il a serré très fort, on connaît (l’agresseur)», avait expliqué la petite au 911.
L’accusé, de son côté, avait livré une version complètement différente.
Il a mis la faute sur «deux garçons, Noirs» que seul lui a vus.
«Ils avaient 14 ou 15ans, mais pouvaient paraître plus vieux… L’un n’est pas très grand, l’un était habillé foncé, l’autre en jaune», avait-il dit, ajoutant qu’il les avait croisés trois fois ce soir-là. À un moment, ils seraient sortis d’un «magasin musulman» et l’auraient battu, avait-il juré.
La juge ne l’a absolument pas cru. Il a été reconnu coupable de tentative de meurtre, mais acquitté d’agression sexuelle en raison de l’absence de preuve suffisamment convaincante.
Le comportement de l’accusé, qui avait quitté l’appartement avec tous ses effets personnels, a également contribué à trancher sur sa culpabilité.
APPEL
L’accusé n’a toutefois pas perdu espoir puisqu’il compte bien porter sa cause en appel, a fait savoir son avocate Sharon Sandiford.
Elle a d’ailleurs rappelé que les policiers avaient détruit de la preuve par erreur dans cette affaire. L’avocate avait tenté d’obtenir un arrêt des procédures, sans succès.
La Couronne, de son côté, s’est dite satisfaite du verdict.
«Nos pensées vont avec la victime, nous sommes contents qu’elle soit toujours en vie», a commenté Me Nadine Haviernick, qui pilotait le dossier avec Me Pierre-Olivier Bolduc.