Le Journal de Montreal

Leur service de bus réduit pour accomoder Turcot

- CAMILLE GAÏOR

Pour améliorer son service sur les grands axes et autour du chantier Turcot depuis le début de l’année, la STM a dû couper 1005 départs sur 47 lignes d’autobus, principale­ment dans des quartiers déjà mal desservis par les transports en commun, déplorent plusieurs.

«Plus de service sur la [ligne] 41, c’est la plus grande demande des résidents du quartier», lance France Émond, de Vivre Saint-Michel en santé, déçue de constater que 85 des 460 départs hebdomadai­res avaient été supprimés sur la seule ligne locale de ce quartier déjà enclavé.

La STM s’est vantée de bonifier son service depuis le retour des Fêtes sans toutefois mentionner que des départs d’une ligne sur cinq avaient été supprimés.

Selon des données compilées par l’applicatio­n Transit, 1599 départs hebdomadai­res ont été ajoutés sur l’ensemble du réseau et 1005 ont été coupés, une hausse de 5000 heures par rapport à l’automne dernier.

INIQUITÉ TERRITORIA­LE

Les lignes de nuit et celles desservant les grands axes ont été bonifiées contrairem­ent à certains bus de l’ouest de l’île et dans les secteurs de Rivière-des-Prairies, Montréal-Nord, Ahuntsic ou encore Saint-Michel.

«Par mesure d’équité, on ne devrait pas toucher aux lignes des quartiers déjà vulnérable­s», estime Paula Negron, de l’Observatoi­re de la mobilité durable, rappelant que plusieurs de ces secteurs sont déjà mal desservis.

Pour le conseiller de Projet Montréal Sylvain Ouellet, «la STM a déshabillé Pierre pour habiller Paul», déçu de voir que le quartier Saint-Michel était particuliè­rement affecté. «Énormément de ménages n’ont pas d’automobile, ça a des conséquenc­es importante­s.»

LE SERVICE MÈNE À L’ACHALANDAG­E

«Plus il y a de service, plus il y a d’achalandag­e, ajoute aussi François Pépin, de Transport 2000, qui comprend que la STM ait des choix budgétaire­s à faire. La fréquence de passage des autobus est un facteur pour utiliser ou abandonner le transport en commun.»

Une logique applicable à la réalité de Saint-Michel, selon Mme Émond, rappelant que la ligne 41 ne passe qu’aux 2025 minutes et pas les week-ends. «Si on augmentait la qualité du service, les gens l’utiliserai­ent.»

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France Émond Vivre Saint-Michel en santé

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