Le Journal de Montreal

Drôle de saison

Drôle de saison que celle du Canadien. L’équipe a beau trôner au sommet de sa division et se maintenir près du premier rang au classement général, elle n’inspire pas une grande confiance.

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Après sa défaite aux mains des Penguins, mercredi soir, Michel Therrien s’est dit déçu que ses joueurs aient offert si peu d’opposition face aux détenteurs de la coupe Stanley. Et il a bien pris soin de dire que la fatigue n’y était pour rien.

Les signes d’épuisement sont évidents, mais Therrien ne peut pas toujours s’en servir comme excuse. Toutes les équipes sont fatiguées et soignent des bobos.

Le Tricolore n’a pas été du tout dans le coup contre les Penguins et il n’a pas été battu par Sidney Crosby, Evgeni Malkin ou Phil Kessel. De plus, Kristopher Letang était absent en raison d’une blessure.

PRICE EST DEVENU UN SOUCI

De son côté, tout en reconnaiss­ant ses faiblesses, Carey Price a voulu se montrer réaliste après le match contre les Penguins en disant que la coupe Stanley ne se gagne pas en janvier.

C’est absolument vrai, mais de la façon dont il joue depuis décembre, la coupe n’est qu’un vague mirage.

Therrien ne le dira pas, mais la tenue chancelant­e de son gardien ne doit plus être le moindre de ses soucis. L’entraîneur est probableme­nt hanté par le doute.

On ne parle pas d’un effet passager, mais d’un passage à vide persistant. Les chiffres sont déconcerta­nts. À ses 13 derniers départs, Price présente une fiche de 5-6-2, une moyenne de 3,27 buts accordés et un pourcentag­e d’efficacité épouvantab­le de ,883.

Les gardiens des années 1980 et 1990 montraient des taux d’arrêt inférieurs à ,900 et Patrick Roy était du nombre. Disons les choses comme elles sont. Price ne l’a pas en ce moment.

MARKOV MANQUE

Pour ce qui est des blessures, l’absence d’Andreï Markov n’aide pas.

À 38 ans, le vétéran défenseur jouait encore du bon hockey dans l’ensemble avant d’être blessé.

Jeff Petry et Nathan Beaulieu lui sont inférieurs.

Alex Galchenyuk n’a pas retrouvé sa forme de match.

Brendan Gallagher, David Desharnais et Greg Pateryn passeront par là à leur retour au jeu. Ils auront un pas de retard sur tout le monde.

Le retour en santé des joueurs blessés ne fera pas de mal, certes, mais il faudra plus pour que cette équipe puisse faire un long bout de chemin au printemps.

LA MÊME HISTOIRE

Ça va prendre non seulement des joueurs en pleine possession de leurs moyens, ça va prendre aussi du renfort.

C’est pour cette raison que l’optimisme fait défaut. On a l’impression de revoir le même scénario année après année.

Le Tricolore a beau nous offrir de bons moments en saison régulière, on perd nos illusions quand on se met à penser aux séries éliminatoi­res.

Les équipes ont beau dire qu’une fois une place assurée, tout est possible en séries, la foi n’est pas grande à Montréal.

Il y a trois ans, Marc Bergevin est allé chercher Thomas Vanek alors que son équipe se dirigeait vers une première saison de 100 points en six ans.

Vanek a bien fait en saison régulière, mais il a perdu progressiv­ement de son lustre dans les séries. Il ne faisait plus partie du groupe des six premiers attaquants à la fin.

ÇA PRENDRA UN GROS LAPIN

Bergevin réussira-t-il à sortir un lapin de son chapeau d’ici la date limite des transactio­ns à la fin de février?

Chose certaine, il faudra plus qu’un Jarome Iginla, Shane Doan ou même un Jaromir Jagr pour créer une bonne dose d’espoir.

Gabriel Landeskog et Matt Duchesne seraient disponible­s, mais Bergevin pourrait difficilem­ent transiger pour l’un des deux sans avoir à toucher à des actifs. Il doit pourtant tenter quelque chose et il le sait plus que quiconque.

Le Tricolore ne pourra aller à la guerre avec les éléments dont il dispose.

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L’absence du défenseur Andreï Markov se fait sentir à la ligne bleue du Canadien.

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