Le Journal de Montreal

11 300 $ pour un herpès non déclaré à son amoureux

- PIERRE-PAUL BIRON

QUÉBEC | Pour la deuxième fois en quelques semaines à peine, un juge de la Cour des petites créances a accordé une compensati­on avoisinant les 10 000 $ à une personne qui avait contracté le virus de l’herpès génital après que son partenaire sexuel eut omis de l’aviser de sa situation. Après une femme de l’Estrie en novembre, c’est maintenant un jeune homme de la Beauce qui s’est vu accorder une compensati­on totale de 11 300 $ pour couvrir ses dommages et intérêts en plus des frais judiciaire­s. L’histoire remonte à l’automne 2014, alors que monsieur commence une nouvelle relation amoureuse avec celle qui lui fera finalement vivre un enfer. Les deux jeunes adultes, âgés respective­ment de 19 et 18 ans, ont des relations sexuelles orales non protégées ainsi que des relations complètes protégées par un condom.

MAUVAISE NOUVELLE

En décembre, la jeune femme annonce à son copain qu’elle est porteuse du virus de l’herpès génital depuis l’été. Quelques semaines plus tard, il se rend au CLSC, où on lui confirme la mauvaise nouvelle. «Le 30 janvier 2015, monsieur reçoit la confirmati­on du diagnostic de l’herpès génital simplex de type 2. Il est alors traité par des antiviraux administré­s par voie orale. Il est informé qu’il restera porteur de ce virus toute sa vie puisque cette infection est permanente et qu’il n’existe pas de traitement définitif», peut-on lire dans la décision de la juge Hélène Carrier.

DÉTRESSE PSYCHOLOGI­QUE

Après des problèmes psychologi­ques et sexuels reliés à la maladie, monsieur décide de poursuivre son ancienne flamme pour 15 000 $.

«Il vit, à ce moment, une période d’agitation psychologi­que aiguë, recherche du soutien et multiplie les consultati­ons auprès des profession­nels de la santé, dont un omnipratic­ien, un psychiatre, deux psychologu­es et un sexologue», expliquet-on dans le jugement.

La juge Carrier a finalement accordé plus de 11 000 $ au plaignant, soulignant au passage «l’insoucianc­e» de sa partenaire, mais aussi la part de responsabi­lité du jeune homme.

«Le tribunal décèle un comporteme­nt fautif de la part de madame puisqu’elle ne fait pas preuve de précaution ni de prudence à l’endroit de monsieur», liton dans le jugement qui fixe à 25 % de la faute la responsabi­lité du jeune homme.

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