Le Journal de Montreal

La retraite avant 30 ans sur des îles paradisiaq­ues

Un trentenair­e de Rimouski ne travaille plus du tout depuis qu’il vit aux îles Fidji

- Dominique Scali DScaliJDM

À 37 ans, Mathieu Pelletier a déjà passé plus de temps à la retraite qu’à travailler. Rejetant le style de vie occidental, il vit avec environ 3000 $ par année aux îles Fidji. Ses occupation­s : écrire, jardiner, dormir dans un hamac et faire «du travail humanitair­e pour les gens plus paresseux que [lui]».

l∫ Avec sa chemise fleurie et son attitude décontract­ée, Mathieu Pelletier pourrait passer pour un simple vacancier. Or, sa vie n’a rien à voir avec celle des trentenair­es qui bûchent toute l’année pour se payer quelques semaines de vacances, puisqu’il ne travaille plus du tout, explique-t-il en entrevue avec le Journal par Skype.

Son secret? Vivre simplement dans un pays où le coût de la vie est bas.

GAGEURE

«Je te gage 50 $ qu’un jour je vais vivre aux îles Fidji», a-t-il défié un ami, vers l’âge de 13 ans. Deux décennies plus tard, ce qui n’était qu’un inoffensif pari s’est transformé en mode de vie.

«Je n’ai jamais aimé le froid», explique ce natif de Rimouski, qui a fait un baccalauré­at en géographie.

«J’aurais pu faire un doctorat, mais je n’étais pas intéressé. Moi, ce que je voulais, c’était vivre aux îles Fidji», confie-t-il en riant.

En travaillan­t plusieurs années au Québec comme cartograph­e tout en étant très économe, il a réussi à accumuler plus de 150 000 $. Il a calculé qu’en retirant environ 3000 $ par année sur cette somme, il pourrait vivre sans nouveau revenu pendant les 50 prochaines années.

À l’âge de 28 ans, il a fait le grand saut et a enfin réalisé son rêve insulaire. Les premières années, après son arrivée, il a travaillé à distance pour générer un peu de revenus, puisque la seule façon de déménager aux Fidji était d’immigrer en tant qu’investisse­ur. «Encore là, je ne travaillai­s qu’une à deux semaines par année», avouet-il.

Il espère ne plus jamais avoir à travailler et estime que cela ne serait nécessaire qu’en cas de bouleverse­ment économique.

En neuf ans de vie fidjienne, il a habité dans dix endroits différents du pays, autant en village éloigné que dans des lieux touristiqu­es. D’ailleurs, il n’a pas de lit. «J’ai seulement un hamac. Je peux le plier et aller n’importe où», dit-il.

MARIAGES ET FUNÉRAILLE­S

Quand il n’est pas invité chez des amis en montagne ou ailleurs au pays, il habite un petit appartemen­t qu’il loue à une famille à Navua.

Étant bien intégré à la communauté locale, sa vie est ponctuée par les événements de la vie sociale, comme les mariages et les funéraille­s. «Si je traverse le village à pied, il y a 18 personnes qui vont m’inviter à des événements», illustre-t-il.

«Je ne m’ennuie jamais», dit celui qui cultive ses propres légumes bios et passe beaucoup de temps à construire des serres pour des voisins ou amis. «Je fais de l’aide humanitair­e pour les gens plus paresseux que moi», ironise-t-il.

Il tente aussi d’écrire un livre qu’il intitulera Liberté 35, faisant référence au fameux «Liberté 55», un slogan publicitai­re faisant la promotion de la retraite à 55 ans dans les années 1990. Mais encore là, rien ne presse, puisqu’il travaille sur son livre... depuis 2007.

 ??  ?? Mathieu Pelletier au cours d’une journée de pêche à Yacata Island. «Comme je n’ai jamais de stress, je suis bien préservé pour mon âge», plaisante celui qui se fait parfois passer pour un jeune homme de 21 ans.
Mathieu Pelletier au cours d’une journée de pêche à Yacata Island. «Comme je n’ai jamais de stress, je suis bien préservé pour mon âge», plaisante celui qui se fait parfois passer pour un jeune homme de 21 ans.
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