Le baron de la drogue « El Chapo » plaide non coupable à New York
Joaquin Guzman, ex-chef du cartel mexicain de Sinaloa, risque la prison
ÉTATS-UNIS | (AFP) Après son extradition par le Mexique, le célèbre narcotrafiquant mexicain Joaquin «El Chapo» Guzman, accusé d’avoir dirigé l’un des plus vastes empires de drogue de notre temps, a plaidé hier non coupable pour sa première comparution devant un juge américain.
En tenue de prisonnier bleue et assisté d’une interprète, Guzman, 59 ans, petit comme le suggère le surnom El Chapo («le courtaud»), s’est borné à répondre si, senor (oui, monsieur) au juge fédéral James Orenstein qui l’informait de ses droits et des 17 chefs d’accusation retenus contre lui: le premier d’entre eux, qui l’accuse d’avoir dirigé le cartel de Sinaloa, peut lui valoir à lui seul la prison à perpétuité.
En 10 minutes, l’audience, devant une salle comble d’un tribunal fédéral de Brooklyn au dispositif de sécurité renforcé, était terminée et Guzman, célèbre pour ses évasions spectaculaires, repartait sous les verrous, sans possibilité de caution.
PROCÈS « COMPLEXE »
Aucune date n’a été fixée pour un procès qui s’annonce «complexe», tant les activités du cartel Sinaloa étaient vastes, selon le juge. Une première audience pour le préparer a été fixée au 3 février.
Selon le procureur fédéral Robert Capers, son cartel a acheminé et distribué, pendant près de 25 ans, plusieurs milliers de tonnes de drogue colombienne, héroïne, cocaïne, marijuana, méthamphétamines, à travers les États-Unis.
Les États-Unis estiment par ailleurs à quelque 14 milliards de dollars les revenus que Guzman aurait ainsi dégagés, et espèrent «récupérer au moins une partie» de ce butin, selon M. Capers.
Le procureur s’est félicité que la coopération avec Mexico et entre agences et juridictions fédérales ait permis de placer sous les verrous américains «l’un des plus dangereux» narcotrafiquants qu’ait jamais connu l’Amérique, avec un empire qui s’étendait «depuis l’Amérique du Sud jusqu’au Canada».
ROBIN DES BOIS
Son arrivée à New York jeudi soir a mis fin à un extraordinaire jeu du chat et de la souris entre les autorités mexicaines et ce baron de la drogue, devenu par ses évasions spectaculaires une légende et un «Robin des Bois» moderne pour certains.