Trump pour quatre ans
On peut aimer Donald Trump, comme on peut ne pas l’aimer.
On peut croire en lui comme on peut s’en méfier.
Convenons qu’à l’extérieur des États-Unis, la plupart des gens ne l’aiment pas et s’en méfient. Les médias y sont pour beaucoup. À force de le peindre en monstre, on en vient à le voir comme un monstre.
EXCITÉ
Mais il ne s’aide pas. C’est un agité. Un personnage bouillant. Un aventurier mégalomane.
Depuis hier, il est aussi président des États-Unis. Et il le sera pour quatre ans.
On peut s’en indigner si on veut. On doit aussi l’accepter. En démocratie, on accepte ses défaites.
Notre époque en est une de gros temps. Elle est tragique et brutale.
Nous ne croyons plus que la mondialisation sème partout la paix. Les migrations de masse, l’islam radical, les turbulences d’un capitalisme devenu fou, le retour de la Russie comme grande puissance, la montée de la Chine, tout cela nous rappelle que le monde a changé.
On peut croire que dans une telle époque, les peuples se tourneront vers des leaders qui prétendent incarner la force et la vigueur.
C’est la chance de Donald Trump. On ne doit jamais oublier que c’est le désespoir politique qui lui a surtout servi de carburant électoral.
Mais il sera obligé de se métamorphoser.
On ne gouverne pas comme on fait campagne.
Un président ne peut pas seulement gueuler, hurler, twitter.
Il doit prendre des décisions, et de préférence, des décisions réfléchies et éclairées.
INSTINCT
C’est une bonne chose d’avoir un instinct et de s’y fier. À condition de ne pas se fier qu’à lui. À condition de ne pas agir sur impulsion.
À condition de prendre connaissance de la complexité des dossiers, de les étudier, de les comprendre très finement.
Cet esprit de complexité est-il compatible avec la nature de Trump?
Espérons-le.