Le Journal de Montreal

L’empire contre-attaque

- Michel Girard michel.girard@quebecorme­dia.com

Avec Donald Trump à la tête des États-Unis, une nouvelle guerre commercial­e planétaire s’enclenche.

Les accords de libre-échange, que ce soit l’ALENA ou le Partenaria­t transpacif­ique, seront rouverts et renégociés en faveur… des Américains. Il faut dire qu’ils ont un immense déficit commercial, lequel dépasse annuelleme­nt les 500 milliards $ US.

Gare aux pays qui tenteront de s’opposer aux volontés du nouveau maître de la Maison-Blanche! Le nouveau président Trump n’en aura que faire, personnell­ement, des contestati­ons devant l’Organisati­on mondiale du commerce (OMC).

MENACES ET CHANTAGE

Sur la scène publique internatio­nale, il tentera de régner à coups de menaces et de chantage.

Le président Trump sera le genre à vouloir effectuer des propositio­ns que les «partenaire­s» ne pourraient pas refuser, ose-t-il croire.

Avant même qu’il soit assermenté, je vous rappelle qu’il avait déjà réussi à «persuader» les chefs de direction de plusieurs multinatio­nales (Ford, GM, Walmart, Fiat Chrysler, Hyundai, etc.) que ce serait finalement une bonne idée de privilégie­r le développem­ent de leurs activités aux États-Unis au lieu de le faire à l’étranger.

Et il ne faut surtout pas prendre à la légère ses menaces envers les importatio­ns aux États-Unis de produits en provenance du Mexique, de la Chine, de l’Allemagne…

Quand le président Trump affirme qu’il pourrait imposer de lourds droits de douane, jusqu’à 35 % sur ces produits importés, il ne badine pas. Il faut malheureus­ement le croire, et ce, malgré les règles régissant le commerce mondial.

L’ENTOURAGE

Maintenant, il ne faut quand même pas s’attendre à ce que Trump déséquilib­re pour autant le commerce mondial.

Son «entourage» saura sans doute le rappeler à l’ordre dans ses menaces intempesti­ves de sorte à ne pas recréer une crise financière mondiale; où tout le monde, y compris les États-Unis, se retrouvera­it grandement perdant, comme ce fut le cas lors de la dernière crise de 2008-2009.

C’est bien beau le patriotiqu­e «Made in America» à la Donald Trump, mais ses «ministres» issus de Wall Street lui feront sans doute comprendre que les États-Unis ne peuvent économique­ment se refermer sur eux-mêmes. Les compagnies américaine­s étant moins compétitiv­es dans certains secteurs, cela aurait pour conséquenc­e de faire grimper les prix de nombreux produits. Ce qui aurait une incidence négative sur le pouvoir d'achat des Américains.

Il va donc de soi que les États-Unis doivent accepter de faire de grandes concession­s en matière de libreéchan­ge, puisque celui-ci leur procure d’indéniable­s avantages économique­s.

Aujourd’hui, aucune économie ne peut s’isoler du reste du monde, aussi puissante soit-elle.

Trump tentera de régner à coups de menaces et de chantage

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