Bronsard n’a jamais lâché
La Coupe Memorial a ouvert les portes du hockey professionnel à l’ancien gardien des Olympiques
GATINEAU | Le parcours étincelant vers la conquête de la coupe Memorial au printemps 1997 a ouvert des portes à Christian Bronsard.
Jamais repêché par une équipe de la Ligue nationale, le gardien a ouvert les yeux de nombreux dépisteurs et dirigeants.
Il a entre autres porté les couleurs du Canada durant 26 matchs sur la scène internationale en 1998-1999 avant de gravir les échelons vers la Ligue américaine, où il a joué chez le Crunch de Syracuse et les Citadelles de Québec.
Constamment confronté à la dure réalité des gabarits imposants entre les poteaux, Bronsard n’a jamais baissé les bras. Le portier de 5 pi 8 po et 170 livres à l’époque a fait preuve de persévérance pour prouver qu’il pouvait accomplir la tâche d’un gardien plus grand que lui.
Après son passage chez le Moose du Manitoba où Randy Carlyle l’avait laissé de côté en raison de son gabarit et de son âge, Bronsard a eu sa chance au camp des Canucks de Vancouver au tournant des années 2000. Mais encore là, il s’est cogné le nez à des portes closes même s’il avait livré la marchandise.
DIFFICILE À AVALER
«Ç’a été très difficile à digérer. Je crois vraiment que j’avais ma place dans la LNH. J’avais prouvé que j’étais capable de faire le travail au quotidien. Ma grandeur ne m’avait pas aidé. Si j’avais mesuré plus de six pieds, je serais sûrement millionnaire aujourd’hui», a raconté celui qui a plutôt fait carrière en Europe jusqu’en 2008, en entrevue avec Le Journal de
Montréal avant la cérémonie, hier. «Je me suis fait dire souvent que ma taille me nuisait. À ce niveau, c’est très important.»
Pourtant, le portier avait toujours conservé une moyenne de buts alloués par match respectable et un taux d’efficacité au-dessus de ,900 chez les pros.
Après avoir joué 10matchs dans l’ombre de José Théodore avec les Citadelles, il a décidé de s’exiler en Europe.
Il a amorcé son aventure avec un arrêt de deux ans en Russie, tout juste avant la naissance de la Ligue continentale. Il a ensuite mis le cap vers Fribourg en Allemagne, près de sa région natale de Lahr, l’instant de deux autres saisons. Il a finalement pris sa retraite en France après deux campagnes à Briançon.
IMPOSSIBLE SANS JULIEN
Ce parcours aurait été impossible sans la confiance de l’entraîneur-chef des Olympiques à l’époque, Claude Julien. Celui-ci lui avait offert une chance inouïe en l’invitant au camp d’entraînement des Olympiques en 1995-1996.
Bronsard venait de s’établir dans la région d’Ottawa avec son père, Ghislain, qui était alors technicien dans l’armée canadienne.
«J’avais essayé de jouer dans le junior A, B et C. Ça n’avait rien donné. Claude m’avait invité à son camp d’été parce qu’il manquait un gardien. J’avais dû lui tomber dans l’oeil, car il m’avait ensuite invité au camp des Olympiques en raison de l’absence de José Théodore.»
De fil en aiguille, Bronsard a fait sa place dans le vestiaire du Vieux Bob. Il a gagné la confiance de son entraîneur, qui l’a finalement désigné comme gardien numéro un en pleine mission vers la Coupe Memorial.
«J’ai eu un parcours rempli d’obstacles. Il a fallu que je surclasse plusieurs gardiens devant moi. J’ai toujours été motivé et saisi mes chances à force de travailler. Le fil des événements a tourné en ma faveur.
«Sans Claude, il n’y aurait jamais eu de Christian Bronsard», a poursuivi celui qui travaille maintenant dans le domaine acéricole en Mauricie.
«Sans sa confiance, je n’aurais jamais suivi ce cheminement. Je n’aurais jamais joué dans la LHJMQ, gagné la coupe Memorial et fait carrière au hockey.»
« J’AI TOUJOURS ÉTÉ MOTIVÉ ET SAISI MES CHANCES À FORCE DE TRAVAILLER » – Christian Bronsard